L'EGLISE

de Pierre-Yves Gomez
enseignement du 19 décembre 2007


1. A-t-on vraiment besoin de l’Eglise ?

A cet instant il faut se poser la question du fondateur. Est-ce que Jésus a une relation avec l’Eglise ? Jésus vit-il seul ou en communauté ?
Eglise vient du grec ecclesia qui veut dire communauté.
Jésus vit en communauté dès le début de sa vie publique. Tout de suite il accueille des disciples. Même quand il prie. Il se retire souvent pour prier seul, mais ce n’est pas un ermite. Sa vie publique commence par un appel pour faire communauté.

Lc 9, 1 : « Jésus convoqua les Douze, et il leur donna pouvoir et autorité pour dominer tous les esprits mauvais et guérir les maladies ;il les envoya proclamer le règne de Dieu et faire des guérisons. » Jésus donne pouvoir et fait donc de ses disciple des équivalents. Jésus en confiance dans les hommes


Lc 10, 1 : « Après cela, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller. » Jésus envoie en mission deux par deux. C’est ensemble qu’on évangélise.



La prière de Jésus :
Jésus ne prie pas seul. A Gethsémani : Mt 26, 38 : « Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Demeurez ici et veillez avec moi. » Jésus a besoin de cette prière et de la présence de l’Eglise naissante.
Lc 11, 1 : « Un jour, quelque part, Jésus était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean Baptiste l'a appris à ses disciples. » et Jésus révèle la prière du « Notre Père ».


Communion fraternelle :
Jésus mange chez les publicains.
Jn 15, 15 « Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j'ai appris de mon Père, je vous l'ai fait connaître. »



Jésus prévoit la suite.
Mt 28, 19 : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde.»
Cf la mission de Pierre. Mt 16, 18 : « Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. »


2. Quel est le lien entre l’Evangile et l’Eglise ?




Ou quel est le lien entre Dieu est Amour et l’existence de l’Eglise ?

ð La charité
L’Eglise c’est 1,1 milliards de baptisés plus les baptisés dans le Royaume grâce à al communion des saints. Nous sommes l’Eglise. Nous sommes le peuple de Dieu. Les Eglises chrétiennes poursuivent cette alliance entre Dieu et un peuple. La fin du livre de la Genèse institue une Alliance entre Dieu et un peuple. Puis Dieu n’a de cesse d’essayer de renouer cette alliance perdue après le péché originel. Dieu institue le peuple hébreu qui témoigne de Dieu dans le monde. Ceci est poursuivi par l’Eglise.
Rm 10, 13 : « En effet, tous ceux qui invoqueront le nom du Seigneur seront sauvés. »
Confession de Pierre Mt 16
L’Eglise c’est donc des milliers de frères. La charité se conquiert par le Christ. Catholicos signifie universel.

ð L’Eglise est le temple de l’Esprit
Cf la Pentecôte. Il existe un lien entre le fait de faire communauté et l’accueil de l’Esprit Saint. L’effusion de l’Esprit Saint est pour les autres. Il y a donc dans l’Eglise une intelligence commune.

ð L’Eglise est source d’Espérance
Nous n’avons pas le droit d’en douter. L’Eglise est le seul lieu où l’on défend le plus petit contre vents et marées. L’Eglise est une grande source d’Espérance. Tenez bon !




3. Pourquoi la hiérarchie ?

Nous sommes tous différents. L’Eglise est une pluralité de charismes. Nous sommes unis dans le Christ dans le respect des différences de chacun (talents, vies mais aussi limites). Tout ceci s’organise car une orientation est donnée. Nous avons donc besoin d’une autorité pour nous conduire. Cf le Bon Berger.



La hiérarchie de l’Eglise est une hiérarchie spirituelle de service. L’Eglise est au service des plus pauvres.


en haut : Les plus pauvres (ceux qui sont dépendants)



puis : Nous qui avons besoin d’être conduits



puis : Les prêtres et consacrés qui ont consacré leur vie au service



puis : Les évêques



puis : Le Pape, serviteur des serviteurs



en enfin: Jésus qui lave les pieds de ses disciples



L’Eglise est faite de pêcheurs. La grande gloire de l’Eglise est de le reconnaître car elle est sainte.




4. Est-ce que l’Eglise a un avenir ?

L’Eglise a deux soucis majeurs :
- une mission abondante. Entre 1975 et 2000, il y a eu 250 millions nouveaux baptisés. La demande est très forte. Mais on ne le voit plus par européocentrisme.
- L’effondrement de l’Europe chrétienne, ce qui pose des problème de transfert de 2000 ans de traditions et d’histoire chrétienne à faire vers les autres continents qui sont jeunes.


5. Qu’est-ce que l’Eglise m’apporte ?

Ce que donne l’Eglise, c’est un vari cadeau :
- la pratique de l’Amour : elle me place devant des frères, elle m’apprend à avoir des frères. 1 Jn,
- l’humilité de la connaissance. Cf les vies des saints
- l’Eglise m’évangélise : par les Sacrements, par la Parole de Dieu, par les frères.

L'AMITIE, "UN ELIXIR DE VIE"



par Xavier DUFOUR


enseignement du 12 décembre 2007




Pourquoi parler de l’amitié ? Chacun n’en a-t-il pas une expérience assez claire? Ce n’est pas si sûr. Sont-ils nombreux ceux qui, en cas de difficulté, peuvent compter sur un véritable ami ? Ceux qui ont quelqu’un pour partager le meilleur ou le plus intime d’eux-mêmes en toute circonstance ?
D’autre part, pourquoi notre société ne parle-elle jamais de l’amitié alors qu’elle ne cesse de banaliser l’homosexualité ? L’amitié n’est-elle pas devenue le grand tabou d’une époque qui ne cesse d’érotiser toute relation et ne comprend plus la spécificité de l’amitié par rapport à l’amour conjugal ?





I ] L’AMITIE CHEZ LES ANCIENS (Grèce et Bible)

1) Pour les grecs, l’amitié (philia) est « absolument nécessaire à la vie » (Aristote, Ethique à Nicomaque). Elle est la condition indispensable de la recherche du vrai et du bien. Ex : le récit de la mort de Socrate (Platon, Phédon) ; entouré de ses amis les plus intimes, Socrate leur confie ce qu’il porte de meilleur : son espérance en la survie de l’âme.
2) Pour Aristote, « ceux qui s’aiment se veulent mutuellement du bien en tant qu’ils s’aiment »(Ibid). Ils oppose la philia, l’amitié authentique, fondée sur la bienveillance, de ses contrefaçons : l’amitié d’intérêt (complicité) ou l’amitié d’agrément (« copinage », mondanité…même chrétienne) dans lesquelles l’autre n’est aimé que pour des motifs accidentels (qui peuvent passer) et non pour en fonction de son essence profonde, unique. Dans « l’amour d’amitié », l’autre est irremplaçable. Il est aimé pour lui-même.
3) La Bible valorise l’amitié: dans le Siracide (ch.6) : « Un ami fidèle est un élixir pour la vie ». Cet « amour d’amitié » est accompli dans l’Evangile par l’Agapé : amour de pur don, sans attente d’un retour, vécu par le Christ dans l’offrande de sa vie.

II ] LE SENS DE LA PHILIA : AUTRUI MON MYSTERIEUX SEMBLABLE

1) Le désir: ce qui caractérise l’homme, c’est le désir, aspiration jamais comblée, toujours en dépassement d’elle-même, dont l’objet ultime est le bonheur. Celui-ci passe par la certitude d’être aimé de manière inconditionnelle. Mais un tel amour est-il possible ? D’où le paradoxe :
- D’un côté, chacun est irrémédiablement seul, face à sa vie, ses choix les plus radicaux, sa mort…
- De l’autre, on sait bien qu’on ne se réalise qu’à travers ses relations, que l’autre est indispensable à ma croissance, que je n’existe qu’en tant que je suis aimé…Bergman (cinéaste) : « Pour nous autres athées, il reste une prière : pourvu que je rencontre quelqu’un qui me rende réel … »
2) L’ami est un chemin de moi-même à moi-même: loin de me divertir de moi-même, il me permet de me réaliser en profondeur. Solitude et amitié ne s’opposent pas, quiconque n’est pas capable de solitude n’entretiendra que des liens superficiels. L’ami me donne le goût et la force d’être moi-même. D’où un critère pour jauger une amitié: m’éloigne-t-elle ou me rapproche-t-elle de mon être profond ?
3) Dans l’amitié, j’approfondis le sens du mystère de l’autre et de moi-même
Plus je découvre l’autre, plus m’apparaît son irréductible liberté ; il ne m’appartient pas (pas plus que je ne m’appartiens). La pudeur exprime que l’amitié n’abolit pas la distance, elle n’est jamais fusionnelle. Ainsi, les signes de l’amitié (cf.Le Petit Prince : « Si tu m’apprivoise, nous aurons besoin l’un de l’autre »). Spécificités masculines : les signes sont moins explicites, plus codés
[1]… Finalement, l’ami apparaît non comme une conquête, mais comme un don : Montaigne au sujet de son amitié pour La Boétie : « c’est parce que c’était lui, et parce que c’était moi ».
4) L’amitié culmine dans le partage du secret du cœur. Partager avec celui qui en est digne sa quête la plus intime du sens de la vie. S.Weil : « Aimer quelqu’un, c’est être capable de lui dire : quel est ton tourment ? ». Exemple des « Grandes amitiés » de Jacques et Raïssa Maritain. (Cf.article Il est Vivant, copie ci-jointe).
5) L’amitié grandit d’être partagée : les amis de mes amis seront mes amis, logique centrifuge. Mais cela ne justifie pas la mondanité (dérive quantitative, connaître tout le monde, c’est ne connaître personne).
6) Elle se purifie dans le renoncement. L’amitié a ses blessures, ses épreuves aux deux sens du mot.
Conclusion : Amour conjugal et amour d’amitié. Si l’un donne la vie, l’autre donne le goût de la vie .

III] DE LA PHILIA A L’AGAPE : LE SENS CHRETIEN DE L’AMITIE

1) Inachèvement de tout lien humain : Nos amitiés comme nos amours, sont frappées de finitude. C’est l’amour passion qui rêve de l’infini dans l’être aimé, et toujours déchante. Aucune présence, aussi aimante soit-elle, ne peut combler le désir de l’homme qui est « sans remède » (Thérèse d’Avila). Mais nos liens humains, s’ils ne sont pas idolâtrés pour eux-mêmes, peuvent cependant éveiller en nous, le désir d’un amour absolu. Seul Dieu peut me « rendre réel » absolument, lui seul m’aime d’un amour indéfectible. (Cf. « Pierre m’aimes-tu ? « dans l’épilogue de Jean, qui joue avec les mots philia et agapé).
2) Le Christ, comme « indéfectible Ami ». Dans le texte du lavement des pieds, le Christ réalise un geste de total abandon à ceux qui vont le trahir, l’abandonner peu après. « Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle amis ». C’est l’annonce de la Croix : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». Seul celui qui s’est fait le Serviteur parfait peut s’offrir dans un tel amour inconditionnel, absolument gratuit. (Jn. 13 1-5 ; 15 ; 15-16).
3) L’amitié au sens chrétien est une tension entre la Philia (la bienveillance) et l’Agapé (amour oblatif). Ex. de Charles de Foucauld, le « frère universel ». Comment articuler les amitiés humaines (dans leur part de relativité) et l’amitié inconditionnelle du Christ ? Une amitié de coeur aiguise le désir de « l’indéfectible Ami ». En retour, l’amitié du Christ fonde, donne une consistance aux amitiés humaines : « comme je vous aimés, aimez-vous les uns les autres ».

Conclusion
: l’évangélisation par l’amitié spirituelle : Exemple des « Grandes amitiés » de Jacques et Raïssa Maritain. (Cf.article Il est Vivant, copie ci-jointe).
[1] Même si un St François Xavier, du fond de l’Inde, pouvait écrire à son ami Ignace de Loyola : « Si l’on pouvait m’ouvrir le cœur, on y verrait ton image ». Une telle déclaration est-elle possible aujourd’hui, sans susciter le ricanement ?






Annexes


- Hergé, Tintin au Tibet (sur la fidélité dans l’amitié).
- J. Brel chante admirablement le même thème : Jojo, Fernand, Voir un ami pleurer, Jef…
« Je prendrai dans les yeux d’un ami, ce qu’il y a de plus chaud, de plus beau et de plus tendre aussi, qu’on ne voit que deux ou trois fois durant toute une vie, et qui fait que cet ami est notre ami » (J. Brel 1964)

- Aristote, Ethique à Nicomaque
(L’amitié) est absolument nécessaire à la vie. Nul ne choisirait de vivre sans amis, même pourvu de tous les autres biens (…).
Ceux qui s’aiment se veulent mutuellement du bien en tant qu’ils s’aiment. Ceux qui s’aiment par intérêt ne s’aiment donc pas pour eux-mêmes, mais parce qu’ils en tirent mutuellement du bien. De même ceux qui s’aiment pour le plaisir : ils n’aiment pas les hommes d’esprit pour leurs qualités, mais parce qu’ils les trouvent agréables. Ceux qui aiment par intérêt chérissent leur propre bien ; ceux qui aiment pour le plaisir, leur propre agrément, et non pas l’être aimé en tant que tel, mais en tant qu’il est utile ou agréable. Ces amitiés sont donc accidentelles : l’être aimé n’est en effet pas aimé en tant que tel, mais on aime les gens en tant qu’ils procurent les uns du bien, les autres du plaisir. Ce genre d’amitié se rompt facilement, s’ils ne restent pas semblables à eux-mêmes : cessent-ils d’être agréables ou utiles, on cesse de les aimer. Or l’utile est inconstant et varie selon les circonstances. Une fois détruit ce qui les rendait amis, l’amitié elle aussi est rompue, puisque c’est sa raison d’être (…).
Parfaite est l’amitié des hommes de bien et semblables en vertu : ils veulent en effet pareillement leur bien mutuel en tant qu’ils sont bons, et ils sont bons en eux-mêmes. Or ceux qui veulent du bien à leurs amis pour eux-mêmes sont des amis par excellence. Ils sont tels en eux-mêmes et non par accident. Livre VIII

- Siracide, ch. 6


Que soient nombreuses tes relations, mais pour les conseillers prends-en un entre mille.
Si tu veux te faire un ami, commence par l'éprouver et ne te hâte pas de te confier à lui.
Car tel lie amitié lorsque ça lui chante, qui ne restera pas fidèle au jour de ton épreuve. […]
Eloigne-toi de tes ennemis et garde-toi de tes amis.
Un ami fidèle est un puissant soutien : qui l'a trouvé a trouvé un trésor.
Un ami fidèle n'a pas de prix, on ne saurait en estimer la valeur.
Un ami fidèle est un baume de vie, le trouveront ceux qui craignent le Seigneur.
Qui craint le Seigneur se fait de vrais amis, car tel on est, tel est l'ami qu'on a.



- Evangile de Jean


Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. C'est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père.




- Article Il est Vivant, Juin 2001: Les « grandes amitiés » de Jacques et Raïssa Maritain






"Leur témoignage demeure prophétique aujourd’hui. A trop de chrétiens qui rêvent d’une piété dispensée du travail de l’intelligence, Jacques et Raïssa enseignent qu’il faut que « l’Amour procède de la vérité et que la connaissance fructifie en Amour ». Aux apôtres impatients tentés par des stratégies d’évangélisation massive, ils rappellent que chaque âme est unique dans son mystère irréductible. Seule l’amitié spirituelle peut réconcilier l’appel de la charité et celui de la vérité. Les « Grandes amitiés » de Jacques et Raïssa Maritain ouvrent un chemin de sainteté à tous les « mendiants du Ciel » dont ils ont partagé la quête et qu’ils accompagnent encore sur les chemins du Royaume."


L'EVANGELISATION

Par Sylvaine Matthieu
Enseignement du 5 décembre 2007-12-13


C’est une grâce et une responsabilité que de connaître Dieu. L’Amour de Dieu est sérieux. Il m’a été donné pour que je le donne à mon tour.
1 Corinthiens 9, 16 : « En effet, annoncer l'Évangile, ce n'est pas là mon motif d'orgueil, c'est une nécessité qui s'impose à moi ; malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile ! »


I- Définition

Paul VI nous dit que l’évangélisation est difficile à définir : « Aucune définition partielle et fragmentaire ne donne raison de la réalité riche, complexe et dynamique qu’est l’évangélisation, sinon au risque de l’appauvrir et même de la mutiler. Il est impossible de la saisir si l’on ne cherche pas à embrasser du regard tous ses éléments essentiels. » EVANGELII NUNTIANDI
Evangéliser c’est :
  • Le témoignage de vie. « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres. » Jn 13, 35
    « L’Evangile doit être proclamé d’abord par un témoignage. Voici un chrétien ou un groupe de chrétiens qui, au sein de la communauté humaine dans laquelle ils vivent, manifestent leur capacité de compréhension et d’accueil, leur communion de vie et de destin avec les autres, leur solidarité dans les efforts de tous pour tout ce qui est noble et bon. Voici que, en outre, ils rayonnent, d’une façon toute simple et spontanée, leur foi en des valeurs qui sont au-delà des valeurs courantes, et leur espérance en quelque chose qu’on ne voit pas, dont on n’oserait pas rêver. Par ce témoignage sans paroles, ces chrétiens font monter, dans le cœur de ceux qui les voient vivre, des questions irrésistibles : Pourquoi sont-ils ainsi ? Pourquoi vivent-ils de la sorte ? Qu’est-ce — ou qui est-ce — qui les inspire ? Pourquoi sont-ils au milieu de nous ? Un tel témoignage est déjà proclamation silencieuse mais très forte et efficace de la Bonne Nouvelle. Il y a là un geste initial d’évangélisation. Les questions que voilà seront peut-être les premières que se poseront beaucoup de non chrétiens, qu’ils soient des gens à qui le Christ n’avait jamais été annoncé, des baptisés non pratiquants, des gens qui vivent en chrétienté mais selon des principes nullement chrétiens, ou des gens qui cherchent, non sans souffrance, quelque chose ou Quelqu’un qu’ils devinent sans pouvoir le nommer. D’autres questions surgiront, plus profondes et plus engageantes, provoquées par ce témoignage qui comporte présence, participation, solidarité, et qui est un élément essentiel, généralement le tout premier, dans l’évangélisation. A ce témoignage, tous les chrétiens sont appelés et peuvent être, sous cet aspect, de véritables évangélisateurs. Nous pensons spécialement à la responsabilité qui revient aux migrants dans les pays qui les reçoivent. » EVANGELII NUNTIANDI
  • Le témoignage explicite : l’annonce explicite implique de dire le nom de Jésus. Ste Bernadette : « Je ne suis pas charger de vous faire croire mais de vous le dire. »
    « Et cependant cela reste toujours insuffisant, car le plus beau témoignage se révélera à la longue impuissant s’il n’est pas éclairé, justifié — ce que Pierre appelait donner “ les raisons de son espérance ”[52] —, explicité par une annonce claire, sans équivoque, du Seigneur Jésus. La Bonne Nouvelle proclamée par le témoignage de vie devra donc être tôt ou tard proclamée par la parole de vie. Il n’y a pas d’évangélisation vraie si le nom, l’enseignement, la vie, les promesses, le Règne, le mystère de Jésus de Nazareth Fils de Dieu ne sont pas annoncés. » EVANGELII NUNTIANDI
    Mc 6, 34-44 : la multiplication des pains. Le témoignage que l’on donne est en vue de notre propre conversion et des personnes qu’on évangélise. Vous n’êtes pas seuls : le Seigneur est avec vous.
    La vie des saints est un témoignage pour nous qui creuse en nous le désir d’aller plus loin.

II- Le désir d’évangéliser nourrit notre union au Christ

L’évangélisation ne vient pas de nous, mais du Christ.
« Quiconque relit dans le Nouveau Testament les origines de l’Eglise suit pas à pas son histoire et la regarde vivre et agir, voit qu’elle est liée à l’évangélisation par ce qu’elle a de plus intime.
— L’Eglise naît de l’action évangélisatrice de Jésus et des Douze. Elle en est le fruit normal, voulu, le plus immédiat et le plus visible : “ Allez donc, de toutes les nations faites des disciples ”[37]. Or, “ ceux qui accueillirent la Parole furent baptisés et environ trois mille se sont réunis à eux... Et le Seigneur augmentait tous les jours ceux qui embrassaient le Salut ”[38].
— Née par conséquent de la mission, l’Eglise est à son tour envoyée par Jésus. L’Eglise reste dans le monde lorsque le Seigneur de gloire retourne au Père. Elle reste comme un signe à la fois opaque et lumineux d’une nouvelle présence de Jésus, de son départ et de sa permanence. Elle le prolonge et le continue. Or, c’est avant tout sa mission et sa condition d’évangélisateur qu’elle est appelée à continuer[39]. Car la communauté des chrétiens n’est jamais close en elle-même. En elle la vie intime — vie de prière, écoute de la Parole et de l’enseignement des Apôtres, charité fraternelle vécue, pain partagé[40] — n’a tout son sens que lorsqu’elle devient témoignage, provoque l’admiration et la conversion, se fait prédication et annonce de la Bonne Nouvelle. C’est ainsi toute l’Eglise qui reçoit mission d’évangéliser, et l’œuvre de chacun est importante pour le tout. » EVANGELII NUNTIANDI

Pour l’évangélisation il faut

- Apprendre la Parole de Dieu par cœur pour pouvoir la proclamer en évangélisation,
- Préparer son témoignage personnel.
- Etre à l’écoute de l’Esprit Saint, de notre cœur, de l’autre (sa souffrance, sa révolte, ses désirs)
- Ne pas rentrer dans la polémique : on ne convertit pas avec des arguments

Les fruits : une foi renouvelée, la confiance, une drogue (on ne peut s’en passer)


Annexes

Evangelii Nuntiandi de Paul VI

LA PRIERE

par Cécile Hétier
enseignement du 2 décembre 2007
Le problème, ce n'est pas de savoir de quoi prier mais vraiment savoir comment prier.
Prier, ce n'est pas penser à Dieu mais avoir une relation avec Dieu, lui parler

Dans cette année d'ECM, plusieurs facettes: formation, vie fraternelle, évangélisation, prière. Le plus important, c'est la prière.
C'est elle qui permet de nous construire.
Elle est la source de la vie fraternelle (aimer Dieu davantage nous permet d'être plus attentifs aux autres, si nous nous rapprochons tous de Dieu, nous nous rapprochons les uns des autres, comme sur les rayons d'une roue avec Dieu au centre),
Elle est la source de la mission (témoignage)
Elle nous permet d'assimiler les enseignements (ruminer pour mieux digérer).

La prière n'est pas facultative, c'est le moteur. Une voiture ne se réduit pas à son moteur mais sans moteur elle ne roule pas. Nous sommes tous pauvres face à la prière.

Tous les Saints sont uniques, mais ils ont tous en commun la prière. La sainteté est l'objectif de l'ECM, l'objectif de notre vie. Le terreau est la prière.

1- Nos modèles de prière

a/Jésus

CEC 2601 Lc 11;1 "Et il advint comme il était quelque part à prier, quand il eut cessé, qu'un de ses disciple lui dit : apprends nous à prier".
En contemplant le Maître prier, les disciples désirent prier

Quand nous prions, c'est avec Jésus et par Jésus. C'est important de méditer sur la façon dont Jésus prie.

Jésus prie aux moments décisifs de sa mission
CEC 2600 : Jésus prie aux moments décisifs de sa mission et de la mission de ses Apôtres. Les moments de prière de Jésus sont une remise humble et confiante de sa volonté humaine à la volonté aimante du Père
CEC 2603: adhésion aimante de son cœur d'homme au mystère de la volonté du Père.

à son Baptême: Lc 3;21 "se trouvait en prière"

à la Tranfiguration: Lc 9;28 "gravit la montagne pour prier"

Avant que Pierre confesse Jésus Fils de Dieu Lc 9;18

Afin que la foi du chef des Apôtres ne défaille pas : Lc 22;32 "j'ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas"

Mc 1;35 "bien avant le jour, il se leva, sortit, s'en alla dans un leu désert et là il p riait", Après une longue journée de travail, il ne se laisse pas prendre en otage par les gens qui veulent le voir car il fait des miracles. Les disciples le cherchaient partout. C'est dans la prière qu'il reçoit de son Père la force d'aller plus loin, de changer de terre de mission. Jésus se repose dans son Père.

pour le choix des Apôtres : Lc 6;12: "il s'en alla dans la montagne pour prier et passa la nuit à prier" Jésus prend de longs moments de prière seul.
Le choix des Apôtres est en lien avec sa prière.
Prier, ce n'est pas réciter des formules magiques, c'est un dialogue, basé sur l'Amour et la Miséricorde. Imaginer le dialogue de Jésus avec son Père: Je dois choisir 12 Apôtres. Pierre? trop bavard et impulsif, Jean, trop jeune... qu'en penses-tu?

à l'Agonie aux jardin des oliviers Lc 22;41-44: "que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui se fasse". Jésus est dans l'angoisse. Il finit par accepter la volonté de son Père, donner Sa vie pour sauver le monde. La prière de Jésus c'est désirer petit à petit le salut du monde autant que Son Père le désire.
Il n'y a jamais eu d'écart entre la volonté de Jésus et la volonté de Son Père. Jésus prend sur Lui la volonté pécheresse des hommes (à compléter / corriger par Charles)

Rares moments où l'on connaît le contenu de la prière de Jésus:
Commencent par l'action de grâces!

CEC 2603 - Mt 11, 25-27 : "Je te bénis Père, Seigneur du Ciel et de la Terre d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tous-petits"

CEC 2604 - Jn 11; 41-42: "Père, je te rends grâces de m'avoir exaucé, je sais bien que tu m'exauces toujours" (c'est à dire que Jésus demande toujours!!)

Avant de recevoir le don, Jésus adhère à Celui qui donne. Le donateur est plus précieux que le don. Le don est donné par surcroît.
b/ Marie

CEC 2617 : Fiat de Marie "Etre tout à Lui puisqu'il est tout à nous"

Marie médite dans son cœur (références?)

c/les saints

Ex de Ste Thérèse: Je souffre trop pour dire quoi que ce soit à Jésus. Je ne lui dit rien, je l'aime.


2- Qu'est ce que la prière?

Prier: c'est une question de vie ou de mort. Prier ce n'est pas penser à Dieu, c'est dialoguer avec Dieu. (la prière universelle est le plus souvent une réflexion, ce n'est pas une prière)
une réponse à l'amour de Dieu

CEC 2560 : "Si tu savais le don de Dieu"Jn 4,10
"j'ai soif": Dieu mendie notre amour sur la Croix

CEC 2559: "nous ne savons que demander pour prier comme il faut" Rm 8,26
Humilité: demander la grâce de la prière, être mendiant de Dieu. Le 1er acteur de la prière c'est Dieu.

CEC 2658: l'Amour dont nous sommes aimés dans le Christ est la source de la prière

une reconnaissance de notre dépendance à Dieu

"Celui qui demeure en moi et moi en lui portera beaucoup de fruit, car hors de moi vous ne pouvez rien faire" Jn 15;5
CEC 2629: demande: reconnaître que nous dépendons de quelqu'un: nous ne sommes ni notre origine ni notre fin ultime

Prier c'est reconnaître cette dépendance à Dieu.
Nous sommes créés par Dieu, nous dépendons de Lui. Si il ne nous aimait pas à l'instant présent, nous ne serions pas là.

CEC 2565: la prière est une relation vivante des enfants de Dieu avec leur Père

CEC 2564: relation d'alliance entre nous et Dieu, Père Fils et Esprit Saint

Prier c'est se préparer à l'Eternité, à voir Dieu face à face.

Prière = être continuellement en relation avec Dieu, en communion avec Lui.

un désir de faire la volonté du Père

CEC 2570: "l'écoute du cœur qui se décide selon Dieu est essentielle à la prière"

CEC 2575: Exode 3, 1-10 Moise et le buisson ardent: Dieu se révèle aux hommes pour les sauver, mais pas tout seul ni malgré eux.
Imploration de Dieu et Moise après débat ajuste sa volonté à celle de Dieu.

CEC 2611: prier= faire la volonté du Père, souci de coopérer au dessein divin.
CEC 2738: la prière est coopération à la Providence de Dieu, à son dessein d'amour pour les hommes.
CEC 2632: la demande doit être centrée sur le désir et la recherche du Royaume
par la prière, tout baptisé travaille à la venue du Royaume
CEC 2672: la prière restaure l'homme à la ressemblance de Dieu et le fait participer à la puissance de Dieu qui sauve la multitude.

CCC2614 : Demander au nom de Jésus Jn14,6 "tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils"

CEC 2615 : Le Père nous donne lorsque notre prière est unie à celle de Jésus

CEC 2736: le Père sait bien ce qu'Il nous faut avant que nous le lui demandions, mais il attend notre demande, dans la liberté (connaître en vérité son désir, demander l'Esprit Saint car "nous ne savons que demander pour prier comme il faut Rm 8; 26)


CEC 2610 audace de la prière "tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez déjà reçu" Mc 11,24
Mc 9;23: tout est possible à celui qui croit." force de la prière

CEC 2613 Trois paraboles de la prière:
- Lc 11; 5-13: prière instante. Le Père donnera tout ce dont nous avons besoin, en particulier l'Esprit Saint
- Lc 18; 1-8 patience de la foi
- Lc 18; 9-14 humilité de la prière

une décision, un combat

CEC 2563: c'est du cœur, lieu de la décision, que jaillit la prière

CEC 2650: prier est un acte de la volonté et un apprentissage

CEC 2570: drame de la prière: épreuve de la foi et de la fidélité en Dieu

CEC 2573:prière= combat de la foi et victoire de la persévérance

CEC 2725: combat de la prière, contre nous-mêmes, contre le tentateur.
"on prie comme on vit parce qu'on vit comme on prie"

CEC 2728: échecs de la prière:
-tristesse de ne pas tout donner (cf Mc 10; 22, le jeune homme riche)
tristesse de ne pas être exaucés selon notre volonté propre
blessure de l'orgueil face à notre indignité de pécheur
allergie à la gratuité de la prière

3- A quoi bon prier?

CEC 2742: le combat de la prière est celui de l'amour humble, confiant et persévérant.

CEC 2730: Vigilance

CEC 2735 : image de Dieu qui motive notre prière: un moyen ou le Père de notre Seigneur Jésus Christ?

4-Comment prier?

différentes formes de prière

louange : louer Dieu pour ce qu'il est

CEC 2626: bénédiction: réponse de l'homme aux dons de Dieu

CEC 2628: adoration : se reconnaître créature devant son créateur
CEC 2715: contemplation: garder le regard fixé sur Jésus "je l'avise et il m'avise" Je le regarde, il me regarde... il me donne des conseils (paysan au Saint Curé d'Ars). La lumière du regard de Jésus illumine les yeux de notre cœur, purifie le cœur. renoncement au moi.
Quand le Saint Sacrement est exposé, on peut voir Jésus, le regarder, le contempler, le reconnaître comme Dieu.
Prendre le temps de me laisser regarder, en vérité, là où ça fait mal. Douloureux mais source de guérison.
Célibataires, profiter de notre disponibilité pour aller adorer. Grâce, mission d'adoration pour les jeunes. Aller adorer pour les malades, les mères de famille qui ne peuvent pas aller adorer.

CEC 2635 : intercession: pour le bien des autres, même ceux qui font du mal.

CEC 2637:tout événement et tout besoin peuvent devenir offrande d'action de grâces
1Th 5,18: soyez toujours joyeux, priez sans cesse, en toute chose soyez dans l'action de grâces.
Col 4;2: soyez assidus à la prière. Qu'elle vous tienne vigilants dans l'action de grâces

CEC 2653: acquérir par une lecture fréquente des divines écritures la "science éminente de Jésus Christ"

Prière continuelle

CEC 2666 : Jésus = YHWH sauve. Son nom est le seul qui contient la présence qu'Il signifie

CEC 2668: invoquer le nom de Jésus: meilleur chemin pour la prière continuelle. Seule préoccupation: aimer Jésus. Permet de transfigurer toute action

CEC 2743: Prier est toujours possible, le temps du chrétien est le temps du Christ REssuscité qui est avec nous tous les jours (Mt 28;20

Prier sans cesse = unir la prière aux oeuvres et les oeuvres à la prière.

quelques conseils pratiques

Est-ce que Jésus est notre ami? Est-ce que nous l'avons rencontré? La prière est une relation personnelle à Jésus.

CEC 2624: "les croyants se montraient" assidus à l'enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières" Ac 2,42

CEC 2608: la prière est une conversion du cœur. Ne sert à rien de rabâcher de multiples paroles (Mt 6;7). On peut s'appuyer sur les prières récitées, mais il faut les habiter, s'arrêter sur un mot.

CEC 2659: C'est dans le présent que nous rencontrons le Père
Mt 6;11: donne-nous aujourd'hui
Mt 6;34: ne vous inquiétez donc pas du lendemain

prier tous les jours, même pendant ses vacances. Défi de la fidélité (une goutte d'eau finit toujours par transpercer la pierre)
Organiser sa journée en fonction du temps de prière.
C'est une question de volonté, pas de sentiment. Dieu premier servi.
Prendre du temps gratuit pour Dieu
importance de la solitude pour grandir dans l'union à Dieu

Prier longtemps c'est à dire 10 minutes de plus que ce que vous faites jusqu'à maintenant. (1/4h= 1% de la journée!)

Pour prier mieux, il faut prier plus longtemps
Un homme libre est un homme qui maîtrise le temps : c'est l'heure de prier, j'éteints l'ordinateur" c'est un apprentissage de la liberté

se mettre en présence de Dieu (faire un signe de Croix... une phrase commence par une majuscule et se finit par un point , une prière commence et finit par le signe de Croix)

définir combien de temps on va prier (pour ne pas se décourager) et se tenir au temps fixé

entrer dans la prière avec tout notre être, notre corps, notre intelligence, notre affectivité, notre imagination. Elles ont été créées par Dieu et ne disparaissent pas pendant la prière.

ne pas juger sa prière

ECOUTER: c'est le premier commandement "Ecoute Israël". Implique de faire silence. (j'ai été créé avec une bouche et deux oreilles)

avoir un rythme de vie

ce n'est pas du nombrilisme ou un sentiment "comment je me sens". Je vais vers Dieu parce que c'est Dieu, pas parce que je me sens bien. Mon acte de foi a la même valeur que je sois "collée au plafond d'extase ou dans la nuit de la foi"

méditer la parole de Dieu,

noter: garder trace de ce que Dieu me dit, faire mémoire de ses merveilles dans ma vie.

Attention à l'interprétation: ex: jeune homme riche "vends tous tes biens" ce n'est pas écrit "entre au séminaire", prendre des longs temps de dialogue avec Dieu

Dieu est assez puissant pour savoir quand et comment il va nous parler. C'est son affaire. Notre devoir c'est d'être avec Lui. "Prie, le reste on verra plus tard" (vocation...)

Quand Dieu parle c'est:
simple
paisible
intelligent
not exciting
pas difficile, évident

On reconnaît des hommes et des femmes de Dieu, de prière car ils sont stables, enracinés dans Celui qui est stable.

CEC 2745 : Prière et vie chrétienne sont inséparables: car il s'agit du même amour et du même renoncement qui procède de l'amour. La même conformité filiale et aimante au dessein d'amour du Père. La même union transformante dans l'Esprit-Saint qui nous conforme toujours plus au Christ Jésus. Le même amour pour tout les hommes, ce même amour dont Jésus nous a aimés.

Ne pas hésiter à dire aux autres que je prie, que je vais prier pour eux. Les gens trouvent que la messe c'est ringard mais ils sont touchés par la prière.
Sources:Catéchisme de l'Eglise Catholiqueenseignement Yves le Sceaux - ECM Rome 2004-2005enseignement Père Etienne - Retraite pour les jeunes - Paray 16-19 août 2007

L'ESPRIT SAINT

par Monique Raynal
enseignement du 2 décembre 2007

A l'Ascension, lorsque Jésus quitte la terre, il dit aux apôtres, je ne vous laisse pas orphelins.
- Qui est l'Esprit Saint ?
- Qu'est-ce que l'effusion de l'Esprit ?
- La Pentecôte.
- Baptême et effusion de l'Esprit
- Comment savoir si je l'ai déjà reçue ?
- Quelles démarches intérieures l'accompagnent ?
- L'Eglise a toujours vécu d'effusions de l'Esprit : Ancien Testament à Nouveau Testament à Pentecôte à 2000 ans d'Histoire à moment particulier à notre époque car l'Esprit est répandu comme jamais avant : des millions de personnes le reçoivent

Qui est l'Esprit Saint ?

Si je dis Esprit-Saint, quels mots vous viennent a l'Esprit:
Souffle, feu, colombe, bise légère, main, doigt......
Eau: l'Esprit est l'eau vive qui jaillit du Cœur du Christ
Feu: C'est sous la forme de langues, « qu'on eut dites de feu » que l'Esprit Saint se pose sur les disciples au matin de Pentecôte.
La nuée: L'E.S. vient sur la Vierge Marie et la prend sous son ombre.
Main: c'est en imposant les mains que Jésus guérit les malades. C'est par l'imposition des mains des apôtres que l'ES est donné.
L'Esprit saint est une personne

A l’œuvre depuis la création, ayant jadis parlé par les prophètes, il est maintenant auprès des disciples et en eux pour les enseigner et les conduire a la vérité toute entière.

Je crois en L'Eprit Saint , qui est Seigneur et qui donne la vie;
Il procède du Père et du Fils;
avec le Père et le Fils, Il reçoit même adoration et même gloire;
Il a parlé par les prophètes.

3 personnes de la Trinité:
Le Père et l’œuvre de création
Le Fils et l’œuvre de rédemption
L'Esprit saint et l’œuvre de sanctification

Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils qui crie: Abba, Père! (Ga 4,6)
Pour être en contact avec le Christ, il faut d'abord avoir été touché par l'Esprit Saint. C'est lui qui vient au devant de nous et suscite en nous la foi. (CEC 683)
Par le baptême, la Vie qui a sa source dans le Père et nous est offerte dans le Fils, nous est communiqué par l'Esprit Saint.

N’oubliez jamais que l’Église, et même l’humanité qui vous entoure et qui vous attend dans l’avenir, compte beaucoup sur vous les jeunes, parce que vous avez en vous le don suprême du Père, l’Esprit de Jésus.


Et si Jésus repart vers le Père pour y demeurer pour toute éternité et y intercéder pour nous, c’est désormais depuis la Pentecôte l’Esprit Saint qui agit dans l’Eglise, dans nos vies, pour en permanence nous mouvoir de l’intérieur comme un souffle de vie, dans ce double mouvement indissociable de renouvellement intérieur et d’envoi en mission.

Le GO (GA) le grand animateur du club Méditerranée de l’Eglise, c’est l’Esprit Saint. Quand on parle d’un animateur, c’est quelqu’un qui donne une âme, une vie. L’Esprit Saint est l’âme de l’Eglise. Il est aussi l'âme de nos propres vies

Jésus, c’est plus facile, car il était homme, on sait ce qu’il a fait, on peut approfondir. Mais l’Esprit Saint n’est pas visible, n’a pas d’apparence humaine, dans ce sens, on dit qu’il est un souffle. Lorsqu’il y a du vent dans les arbres, vous ne voyez pas le vent, vous voyez les arbres bouger, et alors vous dites : “Ah ! il y a du vent !” L’Esprit Saint, c’est pareil, vous ne le voyez pas, mais quand ça bouge à l’intérieur, ça bouge !”. Il y a l’Esprit saint qui est là ou à l’extérieur, car l’Esprit Saint agit partout.


L'effusion de l'Esprit saint: c'est quoi, l'ai-je reçue?

2 choses:
L'expérience de l'effusion de l'Esprit saint c'est l'expérience de l'amour de Dieu pour moi, c'est comprendre que Dieu m'aime moi personnellement, c'est comprendre que Jésus est vivant, ressuscité. C'est une expérience fondatrice qui change des choses: témoignage personnel: après: désir de prier plus, désir de témoigner, désir de vivre la charité, etc.
Pour certains, c’était un changement radical, ils se sont convertis étant non baptisés ou ayant vécu une vie peu ou non chrétienne. C’était une découverte extraordinaire. Pour d’autres, c’était plus progressif, étant d’une famille catholique. Pour chacun, c’est différent.
C’est normal, parce que chacun est créé personnellement, aimé personnellement par Dieu. Il existe des constantes, mais beaucoup de particularités. Heureusement, certains s’y retrouvent un peu pour guider les autres, mais ce qui caractérise Dieu le Père, c’est qu’Il aime chacun et chacune personnellement. C’est pourquoi chacun et chacune a son chemin et sa place.


Cette expérience est vécue a l'heure de Dieu: on ne le décide pas. On peut y contribuer en désirant être renouvelé dans son baptême, en désirant donner le volant de sa vie a Jésus, en demandant la prière d'autres chrétiens: c'est ce qu'on appelle la prière d'effusion de l'Esprit. Mais Dieu agit quand bon lui semble.

Ex: prière en langues d'un prêtre Jacques Marin.

Si vous l'avez vécu: c'est bien d'en faire mémoire, d'en rendre grâce car le Seigneur donne souvent des éléments fondateurs pour une vie
Si vous ne l'avez pas vécu: il faut la demander au Seigneur car cela permet de déployer les dons de L'Esprit Saint de manière totalement renouvelée: joie de la prière, audace pour la mission, générosité dans la charité etc.

C'est une expérience qu peut être faite plusieurs fois.

Vous pourrez réfléchir à votre expérience de l’Effusion de l’Esprit, ou des effusions de l’Esprit, quitte à vous demander : “Est-ce que moi, je l’ai vraiment reçue ? Est-ce qu’il s’est passé quelque chose dans ma vie ?” Et vous pourrez voir ce qui a changé.

Mais l’effusion de l’Esprit réelle, la première, c’est la Pentecôte.

Tant que je pense que je peux faire ma vie par moi-même, je ne peux pas recevoir l’effusion de l’Esprit. C’est la conversion. La conversion préalable, c’est comprendre que j’ai besoin de Dieu. Je ne suis pas Dieu. Je suis une créature, infiniment respectable et aimée de Dieu, mais une créature seulement, peu de chose par rapport au Créateur. Et pourtant j’ai un prix infini aux yeux de Dieu. Ce n’est pas contradictoire. Quand j’ai compris ça, je suis heureux de m’en remettre à quelqu’un d’autre qui s’appelle Dieu. Pas une personne humaine. Une personne divine.


Et le jour de la Pentecôte, c’est un changement radical qui s’opère pour ceux-là même qui étaient présents au Cénacle avec Marie.
Simon-Pierre que Jésus a institué le chef des apôtres, sachant très bien qu’il était un pécheur, qu’il le renierait, connaissant sa grande générosité, ses qualités humaines, et en même temps ses déficiences, Jésus l’a choisi pour être le fondement de l’Eglise, ainsi que les autres apôtres qui seraient les colonnes de l’Eglise, et ceux qui le suivaient, les disciples.
Et nous savons ce qui s’est passé au moment de la croix. Seuls quelques femmes et Jean sont restés jusqu’au bout.

Pierre l’a renié le premier, les autres apôtres ont eu peur, et pendant cette période, entre la Résurrection et la Pentecôte, malgré les trois ans de catéchèse intensive qu’ils avaient suivie auprès de Jésus, ils n’avaient rien compris. Jésus leur avait expliqué à trois reprises, alors qu’il montait à Jérusalem, conscient qu’il allait mourir, non que ça l’amusait, mais parce qu’il voulait nous donner la vie et qu’il savait qu’en acceptant de mourir pour nous par amour, nous aurions la vie. Il leur avait expliqué à trois reprises : il faut que je monte à Jérusalem et que je meure et je ressusciterai et je vous enverrai l’Esprit Saint”. Et souvenez-vous de Pierre qui disait : “Mais non Seigneur ! Nous irons avec toi jusqu’au bout du monde ! Tu ne vas pas mourir ! Sinon nous mourrons avec toi !” “Ecrase-toi, Pierre ! Arrière Satan!” Il était généreux, Pierre, mais il n’avait rien compris. C’était avant la Pentecôte. Et pourtant il aimait Jésus. Je crois que son amour, il ne faut pas le mettre en doute.

Et au moment où Jésus est arrêté, comme Jésus l’avait dit, il l’a renié trois fois ; et il en a pleuré de son péché ; et il a fallu attendre la Résurrection au bord du lac pour que Jésus s’adresse à Pierre par trois fois et qu’il guérisse son cœur pour qu’il puisse enfin devenir le chef des apôtres et être fidèle à la mission que le Christ lui avait confiée.
Souvenez-vous de ce petit déjeuner préparé gentiment par Jésus avec du pain et des poissons pêchés après la pêche miraculeuse. “Pierre, m’aimes-tu ? “ “Oui, Seigneur, tu sais bien que je t’aime”. “Pierre, m’aimes-tu vraiment?” “Oui, Seigneur, tu sais vraiment que je t’aime”. Un amour de charité qui préparait le don de sa vie. Et c’est à ce moment-là que Jésus lui dit : “quand tu seras devenu vieux, tu ne mettras plus toi-même ta ceinture”.

Cette alliance est à nouveau personnellement renouvelée à travers une guérison intérieure profonde par Jésus ressuscité qui apparaît de nouveau à ses apôtres et à Pierre en particulier parce qu’il savait qu’il avait besoin de Lui.

Même si Pierre est guéri, il est toujours aussi peureux et craintif. Cf actes : les apôtres se cachaient parce qu’ils avaient peur des juifs. Ils avaient bien compris qu’il s’était passé quelque chose, que le tombeau était vide, que Jésus était apparu, qu’il était monté vers le Père, mais ils n’avaient pas fait les connexions. Ce n’était pas encore interactif à l’époque ! C’est l’Esprit-Saint qui donne la vraie interactivité. Pas uniquement l’intelligence et le cœur. Et ils se planquaient et ils avaient peur. Pierre ne disait rien.
Le jour de la Pentecôte, c’est lui qui se lève et qui parle parce que Dieu l’a choisi pour être le porte-parole des apôtres. Et lui qui n’avait rien dit, ni compris, il se met à annoncer le cœur du message, le noyau non pas dur, le noyau tendre de la Bonne Nouvelle : “Ce Jésus que vous avez crucifié, il est ressuscité, il vous a envoyé l’Esprit Saint, désormais vous en êtes les témoins... Et ça va se graver dans leur cœur. C’est l’accomplissement de toutes les prophéties, et ils vont comprendre en un instant ce qu’ils n’avaient pas compris, par le cœur. C’est comme un voile qui se déchire.
Pour nous c'est pareil: en faisant l'expérience de l'amour de Dieu pour moi, je suis passée d'une foi héritée de mes parents a une foi personnelles (quelqu'un d'autre disait: j'ai compris que ce que j'ai appris au catéchisme est vrai et ça prend une vraie couleur: avant c'était noir et gris, maintenant c'est plein de couleurs.....
On a besoin de l'Effusion de l'Esprit Saint pour vivre notre vie chrétienne de manière joyeuse, libre, donnée , missionnaire bref.....comme les apôtres.....
Quel est le rôle de l'Esprit Saint ?

L'Esprit saint et l’œuvre de sanctification

L'Esprit Saint est le Maître de la prière CEC741
L'Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons que demander pour prier comme il faut; mais l'Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables.

L'Esprit Saint fait de nous des Fils:
La preuve que vous êtes des Fils; c'est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l'esprit de son Fils qui crie: Abba, Père. (Ga 4,6).....L'ES nous aidera donc a découvrir qui est le Père.

L'Esprit Saint nous fait entrer dans la louange:
Jésus tressaillit de joie sous l'action de l'Esprit saint et dit: 'Je te bénis, Père, Seigneur du Ciel et de la Terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits.

L'Esprit Saint est un maître: « mais le Défenseur, l'Esprit saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit ».

L'Esprit- Saint est le “Consolateur”, dont la mission est de rendre témoignage, d’assister
les croyants, de les enseigner et de les conduire vers la Vérité tout entière

L'Esprit Saint est un ami intime, un architecte, un ouvrier de l'Eglise, un missionnaire, auteur et interprète de la Sainte Ecriture etc.

Benoît XVI: L'Esprit Saint, il ne suffit pas de le connaître; il faut L’accueillir comme le guide de nos âmes, comme le « Maître intérieur », qui nous introduit dans le Mystère trinitaire, parce que Lui seul peut nous ouvrir à la foi et nous permettre d’en vivre chaque jour en plénitude. C’est Lui qui nous pousse vers les autres, allumant en nous le feu de l’amour, et qui nous rend missionnaires de la charité de Dieu.

Comment et quand agit-il ?

Depuis la Pentecôte, c'est a travers les signes sacramentels de son Eglise que l'Esprit Saint oeuvre la sanctification. (CEC1152).

Comment nous laisser renouveler par l’Esprit Saint et comment grandir dans notre vie spirituelle ?
C’est par les sacrements du Baptême, de la Confirmation et, de manière continuée, par l’Eucharistie, que l’Esprit Saint nous rend fils du Père, frères de Jésus, membres de son Église, capables de rendre un vrai témoignage envers l’Évangile, de goûter la joie de la foi. Benoît XVI

A tout moment, par les motions intérieures.

Par les dons , charismes fait a chacun.

Personne n'a le monopole de l'Esprit Saint.

Dans les Actes des Apôtres: Ac 10,46 Pierre parlait encore quand l'Saint-Esprit s'empara de tous ceux qui écoutaient la parole. Tous les croyants qui accompagnaient Pierre furent stupéfaits, eux qui étaient Juifs, de voir que même les païens avaient reçu a profusion le don de l'Esprit Saint. Car on les entendait dire des paroles mystérieuses et chanter la grandeur de Dieu. Pierre dit alors: « Pourrais-t-on refuser l'eau du baptême a ces gens qui ont reçu l'Esprit saint tout comme nous? »Et il donna l'ordre de les baptiser au nom de Jésus-Christ.
----> cela nous donne une grande audace dans l'évangélisation car l'Esprit saint a travaillé, travaille et travaillera le cœur de notre interlocuteur...

L'Esprit Saint agit dans le cœur de tout homme même d'un non croyant: conséquences pour l'évangélisation....
Cela veut dire que Dieu se donne dans les sacrements d'une manière sûre mais Dieu, par son Esprit Saint , n'est pas limité aux sacrements.

Que celui qui a reçu les sacrements du Baptême et de la Confirmation se souvienne qu’il est devenu « temple de l’Esprit » : Dieu habite en lui. Qu’il en soit toujours conscient et fasse en sorte que le trésor qui est en lui porte des fruits de sainteté. Que celui qui est
baptisé, mais qui n’a pas encore reçu le sacrement de la Confirmation, se prépare à le recevoir en sachant qu’il deviendra ainsi un chrétien « accompli », parce que la Confirmation parfait la grâce baptismale (cf.CCC, nn. 1302-1304). La Confirmation nous donne une force spéciale pour témoigner de Dieu et pour le glorifier par toute notre vie (cf. Rm 12, 1) ; elle nous rend intimement conscients de notre appartenance à l’Église, « Corps du Christ », dont nous sommes tous des membres vivants, solidaires les uns des autres.
L’Eucharistie est une « Pentecôte perpétuelle », parce que chaque fois que nous célébrons la Messe, nous recevons l’Esprit Saint, qui nous unit plus profondément au Christ et qui
nous transforme en Lui.

Se laisser guider par l'E.S. Ou Comment favoriser sa vie en nous

L’Esprit Saint ne passe pas en force. Jésus passe à travers les murs, l’Esprit Saint non. C’est quelqu’un de délicat qu’on appelle.
Et quand on appelle l’Esprit Saint, il vient ! Mais dès qu’on est un peu brusque, qu’on ferme son cœur, il repart ; il ne s’impose pas.

La vie chrétienne favorise l'accueil de L'ES: la prière, les sacrements, la vie de foi, d'espérance, de charité.
La formation du cœur et de l'intelligence permet aussi de favoriser l'accueil de l'ES :
exemple: s'appuyer sur ce que me dit l'Eglise et se rendre disponible pour accueillir la personne, le médecin.
Invoquer l'Esprit Saint: Quand on prie l'Esprit Saint, se préparer à le recevoir, à l'accueillir, a l'écouter.
Effectivement, si on invite quelqu'un et qu'on ne l'écoute pas, qu'on l'ignore c'est pas top....idem avec l'Esprit Saint...
Si on l'invoque, L'Esprit Saint est là. La question n'est donc pas de savoir si il est là ou pas, la question est plutôt d'essayer de le reconnaître. Exemple de Jean Paul II qui discernait les signes des temps. Un signe connut: JPII avait tout de suite reconnu le doigt de Marie, lorsqu'il avait pu survivre a l'attentat du 13 mai 1981.
On peut reconnaître l'Esprit Saint par ses motions intérieures
---> une idée qui vient, revient, dans la prière ou ailleurs, comme une distraction: coup de fil a donner, acte de charité a poser etc.
Ne contristez pas l'Esprit

Comment accueillir les dons de l'ES ou les charismes ?

Etre disponibles aux motions de l'Esprit Saint:

Au fil des jours, que faire ?
L’invoquer avant une décision, une réunion délicate, un dîner de famille qui s’annonce houleux…
Il saura mettre sur nos lèvres les bonnes paroles, celles qui apportent la paix, la joie ou le réconfort ou qui dénouent les situations inextricables. Il nous aidera à prendre du recul dans le feu de l’action.
Et tout simplement, le matin, confions à l’ES notre journée et les personnes que nous rencontrerons

1) Etre disponible aux attentes de nos frères et de l'Esprit Saint
(AC 8, 26-40)
L'Ange du Seigneur s'adressa a Philippe et lui dit: « Pars et va t'en, à l'heure de midi, sur la route qui descend de Jérusalem à Gaza; elle est déserte » Il partit donc et s'y rendit. Justement, un Etiphien, un eunuque, haut fonctionnaire de Candace, reine d'Ethipie, et surintendant de tous ses trésors, qui était venu en pèlerinage a Jérusalem, s'en retournait, assis sur son char, en lisant le prophète Isaïe. L'Esprit dit a Philippe: avance et rattrape ce char ». Philippe y courut, et il entendit que l'eunuque lisait le prophète Isaïe. Il lui demanda: « Comprends-tu donc ce que tu lis? » comment le pourrais-je, dit-il, si personne ne me guide.......Philippe prit la Parole et partant de ce texte de l'Ecriture, lui annonça la Bonne Nouvelle de Jésus.

2) La journée passée a Paris que j'avais présentée au Seigneur:
8H messe a Notre Dame des Victoires : pas ma paroisse

9H café avec une amis rencontrée par hasard a la messe, qui avait besoin de parler: son logement avait brûlé durant la nuit

11H rencontre, en rentrant chez moi, d'une sœur consacrée, accompagnée d'une 20 de jeunes Slovène, cherchant un lieu pour se poser pour le repas de midi!

12H30 accueil des 20 personnes et repas ...moi qui m'affole dès qu'il y a plus de 3 personnes!!!

20H baby-sitting auprès d'amis qui avait vraiment besoin d'un coup de main....

Motions de l'Esprit Saint....
On est jamais sur à 100% que c'est l'Esprit Saint qui nous souffle mais petit a petit on apprend a reconnaître sa voix.
On n'apprend pas a jouer de la trompette sans faire de fausse note

Après coup, on peut relire l'évènement et voir les fruits. L'esprit Saint se reconnaît aux fruits. Même si certains fruits peuvent être tardifs!!!
L'Esprit Saint ne nous fera jamais faire quelque chose de contraire aux commandements de Dieu, de l'Eglise, il nous poussera plutôt a l'audace de la foi et de la charité.

Dans le cas, de Philippe:

Ac 8, 36-38:
Chemin faisant, ils arrivèrent à un point d 'eau et l'eunuque dit; « Voici de l'eau. Qu'est -ce qui empêche que je sois baptisé? Et il fit arrêter le char. Ils descendirent tout deux dans l'eau, Philippe avec l'eunuque et il me baptisa. Mais, quand ils furent remontés de l'eau, L'Esprit du Seigneur enleva Philippe , et l'eunuque ne le vit plus. Et il poursuivit son chemin tout joyeux...

Joie et chemin de sainteté: baptême

Mais aussi, nous l’oublions souvent (nous ne l’avons pas appris à l’école ou au catéchisme), nous avons reçu au baptême tout un équipement chrétien qui nous permet de grandir dans la vie mystique. Lorsque à école, on a des cours d’anatomie, de physiologie, de sciences naturelles, on apprend le squelette, etc., comment ça fonctionne.
Mais est-ce qu’on nous a appris comment nous fonctionnons intérieurement ? Moi pas. Je l’ai appris plus tard. Or nous avons reçu de Dieu tout un équipement qui nous permet de vivre, de respirer, de nous animer. Nous avons reçu les dons de l’Esprit Saint. Eux-mêmes n’ont de sens que par rapport aux vertus théologales qui sont des sortes d’antennes spirituelles qui nous unissent à Dieu lui-même. Il n’y a rien au-dessus des vertus théologales. D’où l’importance de les redécouvrir en permanence : la foi, l’espérance, la charité.

Les vertus théologales nous unissent à Dieu. Etymologiquement : théos = Dieu ; Logos = parole. Elles font le lien, elles sont une antenne, elles font la connexion avec Dieu. Une communion avec Dieu. Mais si on ne les utilise pas, elles ne fonctionnent pas, il y a du brouillage sur la ligne, d’où l’importance de savoir que nous sommes équipés et que, lorsque nous sommes invités à faire des actes de foi, d’espérance, de charité, c’est pour que ça fonctionne. Mais précisément, ces vertus théologales fonctionnent d’autant mieux que nous avons fait l’expérience de l’effusion de l’Esprit. Nous nous apercevons alors que nous avons reçu cet équipement.

Le rôle des dons du Saint Esprit, c’est de parfaire l’exercice des vertus théologales, de les mettre en oeuvre pour qu’elles deviennent actives. Les dons du Saint Esprit sont des dispositions permanentes que Dieu nous donne pour nous mettre en phase avec l’Esprit de Dieu. L’image bien connue, souvent prise par les théologiens, St Thomas, par exemple, ce sont les voiles d’un bateau ; les voiles, ce n’est pas le vent, il faut les orienter. C’est dans la mesure où la voile est bien orientée et où le vent agit dans la voile dans le bon sens qu’on ne chavire pas et qu’on avance plus vite. Donc les dons du Saint Esprit sont une sorte de capacité, de disposition intérieure. En soi, ça n’est rien. C’est une capacité. La voile toute seule, c’est une voile plus ou moins belle avec des couleurs, etc... La voile sans le vent, ça ne sert pas pour les régates. Ce sont les dons du Saint Esprit qui vont nous permettre de recevoir l’Esprit Saint pour actionner ces dons et qui elles-mêmes vont parfaire les vertus théologales. C’est tout un mécanisme. Si je vis des sept dons du Saint Esprit, si j’ai conscience qu’il m’habite, je peux vivre de l’Esprit Saint. Il y a d’autres façons : les motions de l’Esprit Saint. Dans les vertus théologales et les dons du Saint Esprit, il y a une dimension de permanence, on les reçoit une fois pour toutes, tandis que les motions du Saint Esprit....

L’Esprit Saint très délicat, agit subtilement, ponctuellement. Cela suppose que j’ouvre mon cœur à la prière, que j’ouvre mes oreilles et mes intérieurs, que je vais être attentif à ce que Dieu me dit par des motions : des paroles intérieures pour certains, des images, mais beaucoup plus souvent (que ceux qui n’en ont pas ne s’inquiètent pas) Dieu qui agit comme un souffle qui vient nous mettre en mouvement et en éveil et qui nous dit : “Tiens là attention !” Ca peut être le cas dans ma vie personnelle comme dans une assemblée de prière. Par exemple s’il faut dire une prophétie, une parole, ou quelque chose. Ca ne veut pas dire qu’on ait envie de le faire. Ca veut dire que Dieu dit : “Vas-y quand même”. Même chose dans notre vie personnelle. L’Esprit Saint dit : “Vas-y”. “Pas tout de suite ; c’est haut, c’est froid.” Au bout de la 5ème fois, je plonge ou non. L’Esprit Saint ne nous poussera pas. Il nous dit : “Tu peux y aller, c’est pas dangereux. Ne crains rien !” L’Esprit Saint nous fait rencontrer des personnes.

Exemple: vous devez rentrer chez vous et vous revient en mémoire, dans le cœur votre veille grand-mère que vous ne voyez pas souvent. Ce n'est pas très raisonnable car cela va vous faire rentrer tard, bouchons etc., mais vous penser a votre grand-mère qui serait très heureuse de vous voir. Ex véridique: le frère hésite: ouvre sa bible, lit un appel a la charité et décide d'aller voir la grand-mère......Il voit combien c'était important et quelle joie il a pu apporter...C'est souvent après coup qu'on peut confirmer que ça venait bien de l'Esprit Saint.

Les charismes

Les charismes sont ordonnés au bien commun contrairement aux dons qui sont personnels.
Les charismes sont donnés pour un temps contrairement aux dons qui ont une valeur plus permanente.

Et puis, une chose importante qu’il ne faut pas négliger, ni oublier : les charismes. C’est très important, car si vous avez bien saisi, c’est toujours la même dualité. Ce que j’ai dit jusqu’à présent, c’est pour notre croissance personnelle. Et les charismes, comme vous le savez bien (1Co 12), ne sont pas pour nous personnellement, ne sont pas pour notre renouvellement ou notre sanctification personnelle comme c’est le cas des vertus théologales, des dons ou des motions du Saint Esprit. Ils sont donnés pour l’édification de l’Eglise, pour le bien commun.

Parabole des talents: même si le Seigneur ne nous en a donné qu'un, n'hésitons pas a le mettre au service du bien commun.

Catéchisme de l’Église catholique: 799 Extraordinaires ou simples et humbles, les charismes sont des grâces de l’Esprit Saint qui ont, directement ou indirectement, une utilité ecclésiale, ordonnés qu’ils sont à l’édification de l’Église, au bien des hommes et aux besoins du monde. Les charismes sont à accueillir avec reconnaissance par celui qui les reçoit, mais aussi par tous les membres de l’Église. Ils sont, en effet, une merveilleuse richesse de grâce pour la vitalité apostolique et pour la sainteté de tout le Corps du Christ; pourvu cependant qu’il s’agisse de dons qui proviennent véritablement de l’Esprit Saint et qu’ils soient exercés de façon pleinement conforme aux impulsions authentiques de ce même Esprit, c’est-à-dire selon la charité, vraie mesure des charismes (1 Co 13). C’est dans ce sens qu’apparaît toujours nécessaire le discernement des charismes. Aucun charisme ne dispense de la référence et de la soumission aux Pasteurs de l’Église. "C’est à eux qu’il convient spécialement, non pas d’éteindre l’Esprit, mais de tout éprouver pour retenir ce qui est bon" (Lumen Gentium 12), afin que tous les charismes coopèrent, dans leur diversité et leur complémentarité, au "bien commun" (1 Co 12.7) (cf. LG 30; CL 24).

Les charismes sont la manifestation des dons du SAINT ESPRIT

(Charismes: ne sont pas le fait d'une compétence ou qualité humaine. Donnés gratuitement quand DIEU veut, comme IL veut, en général pour une mission déterminéeDonnés sans aucun mérite de notre part, à qui DIEU veut ....Donnés parfois de façon transitoire, c'est un appel à toujours plus d'intimité avec le SEIGNEUR et de fidélité dans la prière.)

Charismes selon St Thomas d'Aquin: grâce « gratuitement donnée »
3 catégories. Charismes dépendants:
- de la connaissance: parler ou chanter en langues, prophétie, connaissance immédiate, discernement
- du discours: parole de sagesse ou de science
- de l’action: gouvernement, foi, …
à guérison et miracles sont des charismes accompagnant normalement tout discours (prédication, conseil, exhortation, enseignement) des envoyés de Dieu pour lui donner sa pleine crédibilité.
Les 7 dons du SAINT ESPRIT sont donc, selon Isaïe 11.2-3a :
- sagesse
- intelligence
- conseil
- force
- science (ou connaissance)
- crainte de Dieu
- piété (ou confiance filiale)

Ce sont des dispositions permanentes qui rendent l’homme docile à suivre les impulsions de l’Esprit.


Le rôle de l'Esprit Saint dans l'évangélisation


L'Esprit Saint agit dans le cœur de celui que l'on va rencontrer.

Personne n'a le monopole de l'ES.
Il n'y a pas d'age pour être sous la motion du Saint-Esprit : exemple:

En parlant de la naissance de Jean-Baptiste, l'ange du Seigneur annonce a Zacharie: « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été exaucée: ta femme t'enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jean. Il sera grand devant le Seigneur; il ne boira ni vin ni boisson forte; il sera rempli d'Esprit Saint dès le sein de sa mère

Sous le souffle de l’Esprit Saint
Il n’y aura jamais d’évangélisation possible sans l’action de l’Esprit Saint.
Sur Jésus de Nazareth, l’Esprit descend au moment du baptême lorsque la voix du Père — “ Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur ”[107] — manifeste de façon sensible son élection et sa mission.
C’est “ conduit par l’Esprit ” qu’il vit au désert le combat décisif et la suprême épreuve avant de commencer cette mission.[108] C’est “ avec la puissance de l’Esprit ”[109] qu’il revient en Galilée et inaugure à Nazareth sa prédication, s’appliquant à lui-même le passage d’Isaïe: “ L’esprit du Seigneur est sur moi ”. “ Aujourd’hui, proclame-t-il, cette Ecriture est accomplie ”.
Aux disciples qu’il est sur le point d’envoyer, il dit en soufflant sur eux : “ Recevez l’Esprit Saint ”.
En fait, ce n’est qu’après la venue du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte, que les Apôtres partent vers tous les horizons du monde pour commencer la grande oeuvre d’évangélisation de l’Eglise, et Pierre explique l’événement comme la réalisation de la prophétie de Joël : “ Je répandrai mon Esprit ”.
Pierre est rempli de l’Esprit Saint pour parler au peuple de Jésus Fils de Dieu.
Paul, lui aussi, “ est rempli de l’Esprit Saint ” avant de se livrer à son ministère apostolique, comme l’est Etienne lorsqu’il est choisi pour la diaconie et plus tard pour le témoignage du sang.
L’Esprit qui fait parler Pierre, Paul ou les Douze, inspirant les paroles qu’ils doivent prononcer, tombe aussi “ sur ceux qui écoutent la Parole ”.
C’est grâce à l’appui du Saint-Esprit que l’Eglise s’accroît.
Il est l’âme de cette Eglise. C’est lui qui explique aux fidèles le sens profond de l’enseignement de Jésus et son mystère. Il est celui qui, aujourd’hui comme aux débuts de l’Eglise, agit en chaque évangélisateur qui se laisse posséder et conduire par lui, et met dans sa bouche les mots que seul il ne pourrait trouver, tout en prédisposant aussi l’âme de celui qui écoute pour le rendre ouvert et accueillant à la Bonne Nouvelle et au Règne annoncé.
-----> Cela veut dire quoi en pratique:
Qu'on n'a aucune raison d'avoir peur car le cœur de l'autre est travaillé par l'Esprit Saint
Que l'on n'a pas de chiffre a faire: a son heure, L'Esprit Saint manifestera sa lumière et sa vérité, on a à témoigner et a être docile a ce que l'Esprit nous inspire
Ex en mission de rue: Jean-Rodolphe toujours en contact avec des juifs, sans l'avoir choisi....Dieu donne les personnes qui ont besoin de nous...
On peut dire que l’Esprit Saint est l’agent principal de l’évangélisation : c’est lui qui pousse chacun à annoncer l’Evangile et c’est lui qui dans le tréfonds des consciences fait accepter et comprendre la Parole du salut.

Mais l’on peut dire également qu’il est le terme de l’évangélisation : lui seul suscite la nouvelle création, l’humanité nouvelle à laquelle l’évangélisation doit aboutir,, c'est a dire la conversion des cœurs et l'adhésion au Christ.
A travers lui l’Evangile pénètre au cœur du monde car c’est lui qui fait discerner les signes des temps — signes de Dieu — que l’évangélisation découvre et met en valeur à l’intérieur de l’histoire.
Le Synode des Evêques de 1974, qui a beaucoup insisté sur la place du Saint-Esprit dans l’évangélisation, a exprimé aussi le vœu que Pasteurs et théologiens — et Nous dirons aussi les fidèles marqués du sceau de l’Esprit par le baptême — étudient mieux la nature et le mode de l’action de l’Esprit Saint dans l’évangélisation aujourd’hui. C’est notre vœu aussi, en même temps que
Paul VI dans l'encyclique sur l'évangélisation des peuples (Evangeli Nuntiandi) : Nous exhortons les évangélisateurs quels qu’ils soient à prier sans cesse l’Esprit Saint avec foi et ferveur et à se laisser prudemment guider par lui comme l’inspirateur décisif de leurs plans, de leurs initiatives, de leur activité évangélisatrice.

Benoît XVI dans sa lettre JMJ 98: L'efficacité de la mission présuppose que les communautés (les ECM) soient unies, à savoir qu’elles aient « un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32), et qu’elles soient disposées à témoigner de l’amour et de la joie que l’Esprit Saint répand dans le cœur des fidèles (cf. Ac 2, 42). Le Serviteur de Dieu Jean-Paul II écrivait qu’avant même d’être une action, la mission de l’Église est un témoignage et un rayonnement (cf. Encycl. Redemptoris missio, n. 26). C’est ce qui se passait au début du christianisme, quand les païens, écrit Tertullien, se convertissaient en voyant l’amour qui régnait entre les chrétiens : «
Voyez – disent-ils – comme ils s’aiment » (cf. Apologétique, n. 39 § 7).

L’Esprit Saint est le don le plus grand que Dieu fait à l’homme, et donc le témoignage suprême de son amour pour nous, un amour qui s’exprime concrètement comme un « oui à la vie » que Dieu veut pour chacune de ses créatures.

Lc11,6: combien plus le Seigneur donnera -t il l'Esprit Saint a ceux qui l'en prient.

Mais pour atteindre ce but, chers amis, soyez saints, soyez missionnaires, parce qu’on ne peut jamais séparer la sainteté de la mission
.
En particulier, je vous assure que l’Esprit de Jésus vous invite aujourd’hui, vous les jeunes, à porter la belle nouvelle de Jésus aux jeunes de votre âge. L’indéniable difficulté des adultes à rejoindre de manière compréhensible et convaincante le monde des jeunes peut être un signe par lequel l’Esprit entend vous pousser, vous les jeunes, à prendre en charge cette tâche. Vous connaissez les idéaux, les langages, ainsi que les blessures, les attentes, et le désir du bien qu’ont les jeunes de votre âge. S’ouvre à vous le vaste monde des affections, du travail, de la formation, de vos souhaits, de la souffrance des jeunes...

Manière de lire la manière de faire de l'ES: c'est fermé aux adultes, donc c'est aux jeunes de passer..
Comme St Paul dont le voyage change de destination au gré des empêchements.

« Le but de la vie chrétienne est l'accueil de l'Esprit Saint en nous. »
Saint Séraphin de Sarov

Que Marie, réunie en prière au Cénacle avec les Apôtres, nous accompagne durant cette année et qu’elle nous obtienne une nouvelle effusion de l’Esprit Saint qui embrase nos cœurs.




Annexes:

Prière a l'Esprit Saint facilement accessibles grâce a la magie d'internet:

Veni Creator- Litanies du Saint Esprit-

Louis Lallemant, s.j. (1587-1635)La docilité à la conduite du Saint-Esprit
1. En quoi consiste cette docilitéQuand une âme s'est abandonnée à la conduite du Saint-Esprit, il l'élève peu à peu et la gouverne. Au commencement, elle ne sait où elle va, mais peu à peu la lumière intérieure l'éclaire et lui fait voir toutes ses actions et le gouvernement de Dieu en ses actions, de sorte qu'elle n'a presque autre chose à faire que de laisser faire Dieu en elle, et par elle, ce qu'il lui plaît ; ainsi elle s'avance merveilleusement.Nous avons une figure de la conduite du Saint-Esprit en celle que Dieu tint à l'égard des Israélites au sortir de l'Egypte, pendant leur voyage dans le désert, pour arriver à la terre de promission. Il leur donna pour les conduire, le jour une colonne de nuée, la nuit une colonne de feu. Ils suivaient le mouvement de cette colonne, et s'arrêtaient quand elle s'arrêtait : ils ne la devançaient point, ils la suivaient seulement, et jamais ils ne s'écartaient d'elle. C'est ainsi que nous devons nous comporter à l'égard du Saint-Esprit.2. Les moyens de parvenir à cette docilitéLes principaux moyens d'arriver à cette direction du Saint-Esprit sont les suivants :1) Obéir fidèlement aux volontés de Dieu, que nous connaissons déjà ; il y en a plusieurs que nous ne connaissons pas, car nous sommes tout pleins d'ignorance. Mais Dieu ne nous demandera compte que des connaissances qu'il nous aura données ; faisons-en un bon usage ; il nous en donnera de nouvelles. Accomplissons ce qu'il nous a déjà fait connaître de ses desseins, et il nous manifestera ensuite les autres.2) Renouveler souvent le bon propos de suivre en toutes choses la volonté de Dieu, et nous affermir en cette résolution autant qu'il est possible.3) Demander sans cesse cette lumière et cette force du Saint-Esprit pour accomplir les volontés de Dieu, nous lier au Saint-Esprit et nous tenir attachés à lui, comme saint Paul qui disait aux prêtres d'Ephèse : Etant lié par le Saint-Esprit, je m'en vais à Jérusalem ; surtout au changement des actions les plus importantes, demander à Dieu la lumière du Saint-Esprit et lui protester sincèrement que nous ne désirons autre chose que de faire sa volonté. Après quoi, s'il ne nous donne point de nouvelles lumières, nous ferons [comme] auparavant, ce que nous avons accoutumé de faire et ce qui nous semblera pour lors le meilleur.C'est pour cela qu'au commencement des grandes affaires, comme à l'ouverture des parlements, des assemblées du clergé, des conciles, on demande l'assistance du Saint-Esprit par des messes votives qu'on dit en son honneur.4) Remarquer exactement les divers mouvements de notre âme. Par cette diligence, nous viendrons peu à peu à reconnaître ce qui est de Dieu et ce qui n'en est pas. Ce qui vient de Dieu dans une âme soumise à la grâce est ordinairement paisible et tranquille. Ce qui vient du démon est violent et porte avec soi le trouble et l'anxiété. [...]

LA FOI


Par Bertrand Souchard
Enseignement du 21/11/2007

La foi est la réponse à la révélation. La foi est une certitude mais c'est suspect à une époque où chacun croit en ce qu'il veut.

1. La foi est un acte d'intelligence sur un contenu étonnant

La foi est-elle un sentiment confus? Une perception interne? Ce qui revient a en faire quelque chose de relatif
Objection: c'est un acte intérieur sur un contenu étonnant et précis. La foi repose sur le credo qui existe depuis plus de 2000 ans.
La foi n'est pas la mienne mais celle de l'Eglise. cf prière eucharistique: "Ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Eglise."
La foi s'appuie sur quelque chose d'objectif discerné à un moment de l'histoire
Le contenu en est précis. La foi chrétienne a des particularités :
- seule religion ou Jésus est Dieu fait homme
- seul Dieu humilié dans l'histoire, par la croix
- la résurrection d'entre les morts
Ce contenu est tellement étonnant qu'il est incroyable:
- pour les juifs, l'incarnation est un blasphème
- cf les disciples d'Emmaüs pour la résurrection
La foi interpelle objectivement mon intelligence.

2. La foi n'est pas évidente mais certaine

L'évidence est objective. Evidence vient du latin "video" qui signifie je vois.
La certitude est subjective. C'est un acte personnel.
La foi n'est pas évidente. Personne n'a jamais vu Dieu, même pour ceux qui ont fait une expérience mystique: ils ont vue Jésus, Marie mais jamais Dieu le Père. La foi est certaine car il s'agit d'un acte de décision de ma volonté. Je suis entraîné par quelque chose qui me dépasse. "Cherchez et vous trouverez." La foi est donc un acte de ma liberté qui me donne d'aller plus loin.
A contrario
Pour l'athéiste: "ce n'est pas évident ce n'est pas certain"
Le fondamentaliste "puisque c'est certain, c'est évident."
Cf prière eucharistique: "Il est grand le mystère de la foi." Ce n'est jamais fini. On ne s'ennuiera pas au Ciel, on aura l'éternité.

3. Relation - adhésion exigeante à une personne.

Pour Freud, la foi est une manière de se rassurer.
Pour Nietzsche, c'est une invention des faibles, un ressentiment, c'est à dire une vengeance imaginaire.
Mais la foi n'est pas de tout repos car elle est exigeante:
être fidèle à la prière
être fidèle à la charité
en 20 siècles, 27 millions de martyrs
Etre chrétien, c'est être témoin et il faut du courage. Le christianisme n'est pas un ensemble de valeur, mais c'est l'adhésion à une personne, Jésus qui est "le chemin, la vérité et la vie." Il me fait comprendre que je tire ma force de quelqu'un d'autre.

4. Acte de confiance en des témoins qui vivent ce qu'ils disent

Pourquoi pas Mahomet, Bouddha?
Jésus est le vrai témoin. C'est la seule personne dont les actes sont identiques aux paroles. Le Christ réalise ses paroles. L'Evangile est la réalisation des Béatitudes. Idem pour les saints. Jésus je peux l'aimer car son témoignage est vrai.

5. La foi a trois dimensions

- don de Dieu
- relation
- adhésion
La foi est une vertu théologale, un don de Dieu, parce qu'on crie pour la recevoir. Même dans ce cri, il y a quelque chose du don de Dieu.
La réponse est l'attachement au Christ. Au bout du compte, on adhère à un contenu.
On est petit et humble face à ce don qui nous vient d'ailleurs.

6. Pas de foi sans espérance ni charité

La foi est un des trois vertu théologale (vertu dont Dieu est à l'origine et à la fin). La foi est un acte présent lié au passé. La charité est un acte présent, l'espérance un acte du présent lié au futur. La foi est un acte de la raison, de mon intelligence et de ma volonté. Au Ciel il n'y aura plus la foi. La foi doit s'accompagner de l'espérance et de la charité.
L'espérance sans la foi c'est l'espoir humain: c'est la tentation pélagienne. Cf le siècle des lumières où l'espérance st mis dans la raison humaine.
La foi sans l'espérance, c'est la foi tragique : c'est la tentation protestante. "Je suis écrasé par un Dieu tout puissant."
Il existe donc un lien entre foi et espérance. Mais il existe aussi un lien entre foi et charité.
Les démons ont la foi sans la charité: c'est la foi infinie. La tentation de la foi démoniaque consiste à savoir que Jésus est Sauveur mais à ne pas L'aimer. avoir la foi c'est être dans une relation mendiante auprès de Jésus. "Seigneur augmente en nous la foi." C'est un aveu de faiblesse.

7. Les moyens concrets pour grandir dans la foi

C'est en pratiquant la foi qu'on grandit dans la foi. La foi est donc la pratique de la foi.
a/ Décider de suivre Jésus
Acte de foi
Credo
Notre Père
Poser de petits actes

b/ La foi est transmise par la Parole et interprétée par l'Eglise
Lire la Bible
Lire les textes du dimanche
Lire le catéchisme de l'Eglise catholique
Ecouter les sermons
Il n'y a qu'une seule Parole. Dieu est Parole.
c/ Relation amoureuse
Prière: pas de foi sans vie de prière
Retraites
Pèlerinages
Prier le Notre Père

d/ Les sacrements
Je reçois la foi dans le baptême
Les sacrements du pèlerin: l'Eucharistie et le sacrement de réconciliation
e/ Le témoignage
Grandir dans la foi c'est témoigner de sa foi

f/ Renoncer
La foi nécessite de renoncer à d'autres choses
Cf le Cardinal Barbarin : " Eteindre la télévision et allumer l'Evangile

L'APPEL A LA SAINTETE

par René et Claire de Vaumas
enseignement du 14 novembre 2007
Nous voudrions réfléchir avec vous à la question de la sainteté, de l’appel à la sainteté qui nous est posée : quelle sainteté ? sommes-nous concernés ? à quelle fin et comment ?
Il se trouve que nous sommes au mois de novembre et que nous avons commencé à préparer cet enseignement le lendemain de la Toussaint, fête de tous les saints, donc à la lumière des textes liturgiques de cette grande fête.
La première lecture sera notre point de départ ( Ap 7,9-12 )
Voilà la vision qui nous est livrée et voilà notre espérance : promesse d’une foule innombrable et de toute origine au sein de Dieu, dans la louange.
C’est l’assemblée des saints.

Pour comprendre cette vision et voir comment nous pouvons y accéder, nous allons essayer de définir la sainteté, puis comprendre l’appel qui nous est fait et voir enfin la façon d’y répondre.

Partie 1 Qu’est ce que la sainteté ?

« Maître, que dois-je faire pour avoir accès à la vie éternelle ? » Lc 10, 25
« Maître, tout cela je l’ai observé dès ma jeunesse » Mc 10, 17

Il y a bien des questions et des malentendus sur la notion de sainteté.

Définition de la sainteté d’après les Ecritures:

Nous allons d’abord évoquer ce que signifie la Sainteté dans l’Ecriture.

Le Saint par excellence, évidemment c’est Dieu. L’Ecriture revient souvent, en particulier dans le Livre d’Isaïe, sur le nom : Dieu Saint.

Les mots : kadoch en hébreu, hagios en grec, sanctus en latin, ont une étymologie comparable; ces trois mots ne dérivent pas d’une même racine, mais dans l’évolution de ces langues la conception est comparable : la sainteté c’est le fait d’être séparé, c’est d’être dans un ordre autre que l’ordre commun des choses humaines et du monde qui nous entoure.

La sainteté de Dieu désigne de ce fait que Dieu est vraiment au-delà de tout, et qu’il est le Dieu Unique, Immense, qui dépasse absolument toute chose, qu’Il est infiniment parfait et au delà de tout, non seulement de tout ce qui existe, mais de tout ce qui peut se penser ou se concevoir.

Ainsi la sainteté n’est pas au départ une perfection humaine, plus ou moins ennuyeuse, ardue, une perfection morale ou spirituelle, comme nous le pensons spontanément quand nous parlons de saints canonisables. La Sainteté signifie et désigne d’abord et avant tout le propre de Dieu ou l’appartenance radicale, exclusive, totale, définitive à Dieu.

Où est la sainteté dans l’Ecriture ? :

On pense toujours aux Saints comme des personnes, mais dans l’Ecriture les réalités saintes, ce ne se sont pas d’abord des personnes, mais des réalités consacrées à Dieu.

La première des réalités saintes dont il est fait mention dans l’Ecriture c’est : “Dieu bénit le septième jour et il sanctifia.”(Gn 2,3). Car le septième jour il avait cessé tout son travail de création. C’est la première réalité dont on nous ait dit qu’elle est sainte et sanctifiée.

Ainsi la Loi sur le Sabbat : ce jour appartient au Seigneur, et on ne se comporte pas comme les autres jours, on ne fait pas n’importe quoi (et en particulier, pas son travail habituel). Parce qu’il appartient à Dieu, ce jour est saint, il n’appartient plus au domaine de la création ordinaire et de l’œuvre et de l’activité ordinaires de l’homme.

Deuxième réalité sanctifiée dans l’écriture, c’est un lieu.
Une terre sainte où brûle sans se consumer le buisson ardent. Un lieu terrestre où Dieu se manifeste : (Exode 3,5)

Ensuite ce qui devient saint pour l’Ecriture, lorsque les tables de la Loi sont remises, c’est le Temple ou plus exactement le lieu du temple où réside l’Arche: le Saint des Saints.

Ex 25 : prescription de Dieu concernant l’Arche et sa Tente

Le Saint des Saints, c’est cette salle où réside l’Arche que surmontent les chérubins et qui est vraiment le lieu de la gloire de Dieu et dans lequel, seul le grand prêtre entre une fois par an. Ce lieu est tellement saint que, quand on s’en approche indûment, on en meurt.

Par conséquent, vont devenir saintes toutes les réalités qui seront plus ou moins proches, et en contact avec ce lieu Saint, c’est à dire tous les objets du culte pour les offrandes, pour le service du Temple, pour le sanctuaire etc...

Puis les personnes en contact avec des réalités saintes, les ministres du culte :

Ex 29 : consécration d’Aaron et ses fils

Ce qui sanctifie, ce qui consacre, c’est d’être mis par Dieu dans ce qui relève de Lui. C’est de toucher ce qui appartient au Seigneur et c’est par cela que l’on est consacré. Les objets sont consacrés en tant qu’ils sont mis à part pour Dieu. Les prêtres, eux-mêmes, les Lévites deviendront saints par contact avec ces réalités saintes, c’est à dire ils sont mis complètement à part pour le Seigneur.

Vous pourrez retrouver ou découvrir tout cela dans le Deutéronome ou dans l’Exode:“Tu feras, la consécration de l’autel, pendant sept jours tu feras l’expiation pour l’autel et tu le consacreras, tu le sanctifieras, il sera alors éminemment Saint - (Saint de Saint littéralement) , et tout ce qui touchera à l’autel sera Saint, sera sanctifié, appartiendra au Seigneur....”

Par extension du temps qui est sanctifié, de ce jour de la semaine qui est sanctifié, de ce lieu qui est Saint, on passe à l’autel et aux objets du Temple puis aux prêtres, et enfin tout le peuple de Dieu, qui participe au culte, qui a été mis à part pour Lui, qui a été choisi et marche derrière l’Arche d’alliance.

Lévitique 11/44-45 : Car c’est moi, le Seigneur qui suis votre Dieu, vous avez été sanctifiés et vous êtes devenus Saints parce que je suis Saint.

Toute la Loi, tous les commandements, les différentes réglementations, parfois très minutieuses, c’est tout simplement qu’à partir du moment où on appartient à Dieu, on ne peut plus se comporter n’importe comment, dans son vêtement, dans sa nourriture, dans sa manière de voyager, d’accueillir les étrangers, de travailler, etc... Tout devient ordonné au Seigneur.




Plus tard, dans le Nouveau Testament, selon la même tradition les “saints” désignent les chrétiens.

Dans le N.T., nous trouvons quelque chose d’analogue, qui est en pleine continuité avec la première Alliance. Sur ce point, entre autre, le mot de Saint désigne l’un des termes privilégiés les plus beaux pour désigner les fidèles, les croyants, les chrétiens. Il y a deux termes particulièrement fréquents chez Paul, et dans le N.T. pour désigner les croyants, les chrétiens, c’est le nom de Frères et c’est le nom de Saints. Ce terme de saint, parce que nous avons été sanctifié par le Baptême, vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés par le nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu , 1 Cor. 6,11. Ce nom de Saint est tellement fort, que dans les traductions actuelles, en particulier liturgiques, on n’ose plus l’employer.

La Sainteté ce n’est donc pas d’abord une perfection morale, elle est l’appartenance au Christ, et le fait d’avoir été sanctifié, mis à part, consacré par le Baptême et par l’Esprit de Sainteté. Devenir des saints, c’est vraiment vivre l’appartenance au peuple choisi et consacré, qui est l’Eglise du Christ.


Partie 2 : Nous sommes appelés à la sainteté.

Alors qui est concerné par la sainteté ?
Une vocation extraordinaire de quelques contemporains de Jésus comme les apôtres ? ou de héros comme Mère Térésa ou Maximilien Kolbe ? ou certains qui semblent s’être retirés du monde comme Thérèse de l’Enfant Jésus ?

a) notre nature est sainte

La Genèse nous donne un première réponse concernant notre véritable nature.
Dieu a fait l’homme à son image. Gn 1,27 . Notre être est donc d’un autre ordre que terrestre et nous sommes donc voués à vivre dans le sein de Dieu, comme à l’origine. C’est ainsi que nous avons été créés, même si le péché nous en a éloigné.
Les prophètes, la Loi ne cessent de nous appeler à retourner à la pureté originelle.
Dieu ne cesse d’inviter son peuple à l’alliance.
C’est un appel universel.

b) exhortation du Seigneur et rédemption

Le Seigneur Jésus s’adresse à tous les hommes et les appelle à la sainteté. Cet appel n’est pas une option, c’est une nécessité et un commandement du Seigneur.
1 Pierre 15 et 16, “ ...à l’exemple du Saint qui vous a appelés, devenez Saints vous aussi, dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit : Vous serez Saints parce que je suis Saint....” Nous n’avons pas le choix, c’est un commandement du Seigneur, qui nous dit “Soyez parfaits, comme le Père du Ciel est parfait” ( Mt 5, 48 ) et les deux termes Saints et Parfaits sont très proches.

Si nous écoutons Jésus, si nous sommes touchés par sa personne, nous sommes directement concernés par cet appel.

Et c’est si important pour le Concile Vatican II, qu’il y a un chapitre entier de cette constitution sur l’Eglise, qui est le chapitre 5, qui est intitulé « La vocation universelle à la sainteté dans l’Eglise »
Le Seigneur Jésus, maître et modèle divin de toute perfection, a prêché cette sainteté de la vie, dont lui-même est l’auteur et qu’il conduit à son achèvement, à tous et à chacun de ses disciples quelle que soit sa condition.

Et Jésus, Dieu lui lui-même, ne fait pas que nous exhorter à la sainteté, il nous sauve. Par sa mort et sa résurrection il ouvre l’accès au Ciel à toute l’humanité de façon définitive . Il nous rachète, nous permet d’être saints alors qu’il nous l’est impossible par nos propres forces ou mérites.

c) baptisés, dans le monde actuel, nous ne pouvons pas être des médiocres

Et puis, il y a une troisième raison qui fait que la sainteté n’est pas pour nous baptisés une option ou un appel facultatif, mais vraiment une responsabilité parce que dans le monde dans lequel nous vivons, ni seulement nous n’avons pas le droit, mais nous ne pouvons pas être des médiocres et indifférents à la soif de nos prochains. Le monde actuel est tellement bouleversé, attaqué, affaibli par toutes sortes de choses, déshumanisé, que les chrétiens n’ont qu’une issue, c’est de devenir des Saints, qui servent le monde en bonté et en espérance.

Un jour, un journaliste disait à Mère Térésa :” Cela ne vous gêne pas qu’on dise de vous que vous êtes une Sainte ?”. Elle répondit : ”C’est mon devoir, mais c’est aussi le vôtre“.

Et pourquoi ? pas seulement parce qu’il est moralement bon d’aider les hommes, mais fondamentalement parce que la Sainteté c’est la nature de Dieu et Dieu c’est l’Amour, la Charité. La plénitude de la Sainteté est dans la Charité. Et la Charité c’est objectivement le plus grand besoin du monde et c’est ce qui donne sens à notre vie. Sans la Charité nous ne sommes que des cymbales qui font du bruit.

Eph 1,3-14

Par notre baptême, nous avons été élus et mis à part en vue de la sainteté, en tant que Fils adoptifs du Père. Et nous sommes marqués de l’Esprit Saint. Dans un dessein bienveillant qui concerne toute l’humanité pour la louange de sa gloire.
Nous participons directement à une mission de rédemption de l’humanité toute entière qui aboutira à la vision de l’Apocalypse que nous avons évoquée.
On n’est pas baptisé pour entrer dans un club, mais pour participer à ce dessein.

d) Jésus nous appelle personnellement

Ainsi nous sommes appelés à la sainteté par nature, par exigence de Jésus, par vocation au ciel, par la rédemption, par responsabilité, par notre baptême …
Mais plus personnellement nous sommes invités à faire directement l’expérience de l’appel de Jésus à le suivre.
A la façon de Matthieu (le collabo), de Jean (le disciple du Baptiste), du jeune homme riche, de Nicodème (le pharisien), de Paul (le persécuteur), de la femme adultère (va et ne pèche plus), de Pierre (m’aimes-tu ?), de Zachée (je viens demeurer chez toi)…
Jésus appelle chacun de nous à des instants particuliers de sa vie et nous en donne des signes. C’est très beau de regarder la vie de saints « canonisés » et voir comment Jésus s’est adressé à eux particulièrement : dans une méditation, une rencontre, une révolte, un événement…

Notre évêque dans sa lettre pastorale nous a proposé de méditer la vie du Père Chevrier, bouleversé comme Saint François par la crèche :
Page 31

Il peut y avoir aussi des évènements fondateurs qui se prolongent dans toute notre vie, même si nous n’en avons pas pleinement conscience à l’instant.
Lorsque j’avais 12 ans, le jour de ma profession de foi, j’ai prononcé solennellement et en public la phrase suivante : « Je n’admets pas le péché et je m’attache à Jésus Christ pour toujours ». Des années plus tard, cet engagement a continué à résonner dans ma vie, m’a conduit à rester fidèle à Jésus (fidélité à la messe) même dans des périodes où ma vie m’était pas spécialement évangélique et aujourd’hui j’ai accroché au mur de mon bureau sur mon lieu de travail la croix que j’ai reçue le jour de cette profession de foi.

Relisons nos vies, contemplons Jésus, accueillons les appels et les signes qu’il nous envoie hier et aujourd’hui.


Partie 3 - Comment être Saint ?

Donc, nous sommes tous, qui que nous soyons, quel que soit notre état de vie appelés à devenir des Saints.

Plus concrètement comment cela est-il possible ? Comment répondre chacun à cet appel personnel du Seigneur ?

Nous pouvons nous appuyer sur la parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 25-37).

Le docteur de la Loi demande : « Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? »
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit, et (2ème condition) ton prochain comme toi-même.

Nous pourrons donc distinguer 3 points :
- la décision
- notre relation à Dieu
- notre relation à l’autre.

a) Se déterminer à être saint:

« Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? »

L’une des 1ères exigences de la sainteté est de se poser cette question, d’avoir ce désir d’accéder à la vie éternelle, de vouloir être Saint.

Si vous ne le voulez pas, personne ne le pourra pour vous. Le Seigneur aura beau essayer de vous mettre à part pour Lui, si vous ne marchez pas, vous resterez assis à votre bureau de douane.
Un Père du désert disait:” S’il le voulait, un homme, d’un matin au soir, pourrait devenir Saint”.
C’est là que nous commençons à sentir à quel point c’est difficile. Parler de la sainteté en général, de loin, pour les autres, comme nous ce soir,..., c’est très bien, mais moi je ne vais pas mettre le petit doigt dans cet engrenage, parce que si je le mets, que va-t-il se passer ? J’y passerais tout entier ...
On ne peut pas entrer dans la Sainteté, sans y passer tout entier. Cela nous fait peur.

René : Il faut se souvenir de la prière de Jésus au Mont des Oliviers : « si ce calice pouvait s’éloigner de moi, mais que ta volonté soit faite ». J’ai longtemps prié avec ces mots, tellement conscient et angoissé que Jésus ne m’emmène « où je ne voudrais pas aller ».

Il faut se décider librement. La Sainteté est un choix, c’est le choix de Dieu sur nous, car c’est toujours Dieu qui a l’initiative, qui est la source de notre sainteté, c’est Lui qui nous appelle, mais c’est nous qui devons répondre.

Voyons les 2 moyens donnés dans le commandement d’amour et confirmés par Jésus.


b) Aimer Dieu de tout son coeur, de toute son âme, de tout son esprit :

Nous sentons dans ces 3 « tout » la radicalité de ce commandement, on retrouve bien ce sens d’appartenance totale à Dieu.
Alors, comment développer notre relation à Dieu ?

1) « Sanctuariser » notre vie :

Nous devons chercher à sanctifier les différents domaines de notre vie, j’ai même envie de dire de sanctuariser notre vie, faire de notre vie un sanctuaire où accueillir le Seigneur.

Sanctifier les lieux :

Nous avons vu que dans la Bible, certains lieux sont saints (Moïse devant le buisson ardent : « Enlèves tes sandales car le lieu que tu foules et saint »).
Quels lieux de notre vie pouvons-nous sanctifier ?
Commençons par respecter nous même les lieux saints, églises etc…
On peut aussi avoir chez soi un coin prière, endroit privilégié pour se mettre en présence du Seigneur. On ne posera pas l’icône sur la poubelle, on s’appliquera à embellir ce lieu.
Mettre une petite icône dans sa voiture, un crucifix dans son bureau.

Sanctifier notre corps :

« Votre corps est le temple de l’Esprit saint » (1Co 6,19).
Nous devons par conséquent respecter notre corps, en prendre soin.
Mettre notre corps, notre voix, nos gestes, … au service de la louange de Dieu.
En faire des objets dignes de notre nature sainte.

Sanctifier notre temps :

Dans la Genèse, Dieu bénit le 7ème jour et le sanctifie.
Faisons du dimanche un jour à part, saint, plus particulièrement donné à Dieu.
Rendons Dieu présent à différents moments de la journée, à la maison, en voiture, en cours ou au travail, nous sanctifions aussi notre temps.

Ayons le désir de faire de notre vie une vie consacrée. Ceci ne s’adresse pas qu’aux religieux. Nous sommes appelés à être « dans le monde sans être du monde » (Jean 17,16), à être à part avec le Seigneur. Nous devons devenir un sanctuaire dans le monde et pour le monde, sanctuaire dans lequel les autres rencontrerons Dieu.

2) Renoncer au péché :

Une autre exigence de sainteté, qui est vraiment une exigence de conversion, c’est de renoncer au péché. On ne peut pas servir deux maîtres. Ou on s’attachera à l’un et on se détournera de l’autre, ou on haïra l’un et on s’attachera à l’autre. (Nous sommes bien dans la perspective d’aimer Dieu de tout son cœur etc…)
C’est ce qui est demandé dans le Credo du Baptême. « Renoncez-vous au mal et à tout se qui conduit au mal ? ». C’est une exigence radicale et fondamentale, toujours à reprendre. Nous voudrions être Saint, mais en continuant à garder nos aises, nos petites attaches, avec nos faiblesses et nos mauvais penchants.
Nous nous rendons bien compte que le renoncement au péché que demande la sainteté, n’est pas quelque chose de facile ni d’agréable. Avec ce renoncement au péché qui est un des éléments fondamentaux de la sainteté, de déraciner en nous les mauvais penchants, il y a cet appel à renoncer à nous-mêmes.

“Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même “ dit Jésus (Luc 9 23-25).
“Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes et donne-le au pauvre”...

Ce renoncement a un aspect négatif, mais le corrélatif positif est le don de nous-mêmes, c’est cela que le Seigneur nous demande. Le Seigneur nous demande de tout lui donner, et par conséquent de renoncer à ce qui n’est pas Lui. Ceci peut parfois se faire dans la douleur et les larmes, il n’y a pas de sainteté facile. Comme le dit le psaume : « Les épreuves du Juste sont nombreuses, mais de toutes, le Seigneur le délivre ».

René : il y a quelques années je me suis trouvé dans une situation d’objection de conscience dans mon activité professionnelle. Prendre position, dire non a été une démarche difficile et en même temps très féconde spirituellement. Puisque j’ai pu choisir réellement le camp de Jésus en acceptant de mettre ma carrière, mon travail en jeu.

3) Etre membre du Corps du Christ, l’Eglise

Et puis aimer mon Dieu c’est aimer, respecter et être fidèle à son Corps vivant qui est l’Eglise.
A y coopérer et travailler à ce qu’elle soit belle, sainte et missionnaire.
Croire en l’Eglise du Ciel et la communion des saints.


c) Aimer son Prochain comme soi-même :

Deuxième commandement pour la sainteté, aimer son prochain comme soi-même.
Reprenons la parabole.

Le prêtre et le lévite ne s’arrêtent pas. Pas le temps, pas envie, pas possible car toucher le sang rendait impur pour le prêtre, beaucoup de bonnes raisons de ne pas exercer la Charité, faire attention à l’autre.
A contrario, nous voyons l’amour désintéressé du Samaritain. Il prend le temps, lui donne sa monture, son argent, son attention.
Qui a été le prochain de cet homme blessé dans le fossé ? Ce samaritain qui a fait preuve de bonté. Jésus invite le docteur de la Loi à faire de même, exercer la charité envers son prochain.
Et moi, suis-je prêt à m’arrêter ?
Suis-je prêt à aimer tous mes prochains, ce samaritain, homme peu aimé et mal considéré à cette époque et qui vient néanmoins à mon secours ?

Nous recevons une invitation permanente à prendre le temps d’aimer notre prochain ;
Regardons Jésus dans les évangiles. Il prend toujours le temps nécessaire pour l’aveugle né de Jéricho, pour tous ces malades qui viennent à lui, pour ce docteur de la Loi, pour la femme adultère, la samaritaine, …
La vie de Jésus n’est-elle pas le meilleur exemple d’exercice de la charité, de la sainteté ?

Le père Chevrier, homme de terrain auprès des enfants des rues, écrit : « Notre union à Jésus-Christ doit être si intime, si visible, si parfaite que les hommes doivent dire en nous voyant : voilà un autre Jésus-Christ ! Nous devons reproduire à l’extérieur comme à l’intérieur, les vertus de JC, sa pauvreté, sa prière, sa charité. »
Et ne pensons pas qu’il nous faut des prédispositions extraordinaires :
« Seigneur, si vous avez besoin d’un pauvre, me voici ! Si vous avez besoin d’un fou, me voici ! Me voici, Ô Jésus, pour faire votre volonté : je suis à vous. »

Moi aussi, Jésus, ce soir, je veux t’appartenir.


d) Les obstacles à la sainteté


1) la crainte des souffrances :
Il y a comme premier obstacle, la crainte de ce que le Seigneur va nous demander, et en particulier la crainte de la souffrance. C’est un des obstacles les plus difficiles à surmonter, car nous voulons bien appartenir à Dieu complètement, Tout lui donner, nous sommes prêts à nous donner nous-mêmes, mais nous avons une très grande peur et une très grande angoisse de la souffrance et nous pressentons toujours que la Sainteté passe par la souffrance, par la croix.

L’obstacle de la souffrance est très réel et Jésus l’a vécu (repensons au jardin des Oliviers), mais nous le majorons par notre imaginaire et le démon s’en sert aussi beaucoup pour nous empêcher de devenir des saints, de nous donner complètement au Seigneur. Demandons au Seigneur de surmonter cette crainte de la souffrance, non pas que nous ne souffrirons pas, mais de nous délivrer de cette angoisse.

2) manque de désir et mauvaises habitudes :
Un des obstacles qui peut nous empêcher de devenir des saints, c’est le manque de désir, de ne pas avoir soif de cette eau vive. Il faut demander au Seigneur d’avoir soif. Il y a tous ces attachements, tous ces liens au péché. On a décidé de renoncer au péché, mais on découvre en nous-mêmes une loi, comme dit St Paul, qui nous entraîne, qui fait que nous ne faisons pas le bien que nous voudrions et nous faisons le mal que nous ne voudrions pas.

Je voudrais évoquer comme un obstacle latent, comme un lien, ces mauvaises habitudes, tous ces liens conscients ou inconscients qui nous empêchent de démarrer et d’avancer. Par exemple : l’homme qui était riche a décidé de suivre le Seigneur, de pratiquer la Loi dans toute sa beauté, qui est la Loi du Commandement, il a renoncé au péché, il est vraiment tourné vers Dieu, mais, voilà, c’est qu’il a de grands biens et même s’il n’en fait pas un usage malhonnête, etc... il y est attaché, cela fait partie de son univers et il n’arrive pas à s’en détacher.

Il peut y avoir en nous toutes sortes de petites manies, de mauvaises habitudes, qui sans être très graves en elles-mêmes, peuvent constituer des obstacles. La voie ici, c’est d’abord d’identifier ce qui nous retient dans l’ordre des attachements, des liens, cela peut être dans l’ordre des affections, des habitudes, des manies, de la coquetterie, des craintes .... Il faut demander au Seigneur de nous libérer, de trancher ces liens.

3) blessures du passé :
Un autre domaine qui nous empêche de courir sur la voie de la sainteté, en dehors des péchés et de ce qui peut être des liens, c’est aussi toutes nos blessures que nous traînons dans notre vie. Toutes ces blessures de l’enfance, les incompréhensions, les rejets, tout ce que l’on découvre petit à petit dans la vie spirituelle, ce sont des choses, qui nous rétractent, nous recroquevillent sur nous-mêmes, lorsque l’on est mis dans des circonstances nous rappellent quelque chose qui nous a blessé, qui a été pour nous une épreuve.

Cela empêche cette sorte de liberté, de paix intérieure, de connaissance de Dieu qui est le propre de la Sainteté. Et là, pour surmonter ces obstacles, le Seigneur nous donne largement et toujours plus la guérison intérieure, il faut la lui demander.

René : un frère de mon grand-père, mon Oncle Etienne, était un saint prêtre. Il est né en 1916 et son père est mort sur le front l’année suivante. Il nous confiait souffrir de ne pouvoir vraiment comprendre, goûter la paternité de Dieu, n’ayant jamais connu son père.


e) Les voies de la sainteté :


1) Être argile dans les mains du potier

J’espère que vous vous dites : “Mais alors s’il en est ainsi, qui donc peut devenir Saint ?” ou bien encore “S’il faut être fou, ou alors s’il faut de telles exigences pour la sainteté, comment allons-nous y arriver ?”
Tant que l’on n’a pas vu que la Sainteté était quelque chose d’impossible aux hommes, on ne peut pas y arriver. C’est ici qu’a lieu le grand tournant, mais on ne peut le comprendre que si l’on a suivi le processus. “Il est plus facile à un chameau de passer dans le trou d’une aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. “ La voie de la sainteté c’est d’être appauvri complètement de toutes ces petites richesses vraies ou fausses dont nous nous entourons.

Les disciples restaient interdits à l’excès, et ils se disaient les uns aux autres : “Et qui alors peut être sauvé ? Qui peut devenir Saint ? Fixant sur eux son regard Jésus dit ; “Pour les hommes c’est impossible, mais non pour Dieu, car tout est possible à Dieu” Marc 10, 25/27.

Ste Thérèse de l’Enfant Jésus dit ceci :”Je sens toujours la même confiance de devenir une grande sainte, car je ne compte pas sur mes mérites, n’en ayant aucun, mais j’espère en Celui qui est la Vertu, la Sainteté même. C’est lui seul, qui se contentant de mes faibles efforts, m’élève jusqu’à lui, et me couvrant de ses mérites infinis me fera Sainte”.

Ainsi nous découvrons que la Sainteté ce n’est plus notre affaire, c’est vraiment celle du Seigneur. Vous voyez, la Sainteté, c’est vraiment ce désir de se laisser saisir et transformer par le Seigneur, rester argile dans les mains du potier...


2) Le pain pour la route

Notre voie de sainteté, c’est de nous laisser saisir, enseigner et nourrir par Dieu.

La voie de la Sainteté, c’est alors :

La prière : Nous avons besoin de remplir notre réservoir d’amour auprès du Seigneur. Le Christ lui-même priait beaucoup.

La lecture de la Parole de Dieu : Pour approfondir notre connaissance de Dieu et nous laisser édifier par la personne de Jésus et des saints.

Les sacrements : lieu de présence de Dieu par excellence.
- l’Eucharistie : se nourrir du Christ mais aussi s’associer à son sacrifice et devenir temple de son Corps
- La miséricorde : dans le sacrement de réconciliation, recevoir la grâce pour ne pas retomber

Le Saint Curé d’Ars : “Tous ceux qui sont devenus saints ont fréquenté les sacrements et ont élevé leur âme à Dieu par la prière “.

La force de l’Esprit Saint, qui nous maintient dans la paix et la joie dans cet abandon à Dieu. L’accueil de l’Esprit Saint et de ses dons, comme compagnon et guide sur la route de la sainteté.




CONCLUSION

Je vais vous dire une parole du Curé d’ Ars qui va vous faire plaisir :” Tous les Saints ne sont pas Saints de la même manière, il y a des Saints qui n’auraient pas pu vivre avec d’autres Saints..... tous ne prennent pas le même chemin, cependant tous arrivent au même endroit.

Nous ne sommes pas invités au départ à un exercice de perfection morale.
En vivant selon notre dignité d’homme et de baptisé, en répondant à l’appel de Jésus, avec sa grâce et sa miséricorde, nous rentrons dans son plan d’amour, dans sa Charité.

Faisons confiance au Seigneur qui nous guide, qui nous soutient et qui nous sauve, nous faisant accéder à la communion de saints. La sainteté se vit au présent comme la rencontre avec le Seigneur, n’attendons pas demain pour répondre à l’appel et prendre le chemin des Béatitudes.

Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu.

Les Saints n’ont pas tous bien commencé, mais ils ont tous bien fini.